Une interprétation qui cherche en vain la simplicité de cœur

par

Franz SCHUBERT
(1797-1828)
Schwanengesang
James RUTHERFORD, baryton, Eugene ASTI, piano
2016- 69'48-SACD stereo-Textes de présentation en anglais, allemand, français-Textes en allemand et anglais-Chanté en allemand- BIS 2180

Depuis les vénérables versions de Dietrich Fischer Diskau, combien de Schwanengesang ont-ils été tentés et plus ou moins réussis ! Qu'en est-il de cette version Rutherford/Asti ? Peut-être entre les deux... Expliquons-nous, le piano cherche à « envelopper » la voix mais sonne trop réverbéré  : l'intimité schubertienne y est le plus souvent malmenée. Et sans profit pour le chanteur. Ce dernier, habitué à interpréter les rôles wagnériens (Hans Sachs, notamment) imprime au texte de Rellstab – au demeurant fort bien articulé- une puissance que ne souhaitait guère le poète et encore moins Schubert. Le compositeur y abandonne trop de sa « fraternité » à l'égard de l'auditeur. Pourtant, le timbre est chaleureux, la tessiture superbement homogène et la personnalité vocale inspire spontanément la sympathie. Mais l'adéquation émotionnelle ne se produit pas. Ainsi le « Standchen » manque de simplicité, « Die Stadt » reste descriptif et les temps forts sont appuyés exagérément-(« das Fishermädchen »). Parfois emphatique, l'interprétation cherche en vain la vérité psychologique, la simplicité de cœur. Tandis qu' « An die Musik » qui conclut l'enregistrement, vibré inutilement manque, une fois de plus, de... simplicité.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 8 - Livret 7 - Répertoire 8 - Interprétation 7

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