Une prise de son décevante

par

Gustav MAHLER (1860-1911)
19 Lieder dont les Lieder eines fahrenden Gesellen et les Kindertotenlieder Bernarda FINK (mezzo-soprano), Anthony SPIRI (piano),
Gustav Mahler Ensemble, Tonkünstler Orchester Niederösterreich, dir. : Andrés Orozco-Estrada
2014 - 77'53'' - Textes de présentation et textes en français, anglais, allemand - Chanté n allemand - Harmonia Mundi HMV 902173

On ne félicitera pas les deux directeurs artistiques (Martin Sauer à Berlin et Fiedemann Engelbrecht de Grafenegg qui n'ont pas su rectifier la position des micros de Tobias Lehmann, preneur de son et qui desservent complètement la voix de Bernarda Fink rendant tout son récital bien périlleux. Et, cela dès les premières mesures... C'est dommage car la sensibilité et le timbre de la mezzo nimbés d'une certaine tristesse semblaient particulièrement convenir aux chefs-d’œuvre qui nous sont présentés ici et qui ont déjà fait l'objet de nombreux enregistrements. Que ce soit le piano d'Anthony Spiri, pourtant éloquent ou les sonorités presqu'acides du Gustav Mahler Ensemble dirigé sans grande conviction par Andrés Orozco-Estrada, la voix de la soliste est presque toujours couverte. Il devient même délicat de la suivre en lisant le texte des mélodies (index 13, 14 par exemple). Alors que le poème de Richard Leander « Frülingsmorgen » s'avère si frais et poétique, le rendu discographique paraît décevant. Quant aux quatre poèmes assez laborieux de Rückert qui concluent le récital, les harmoniques s’y amenuisent, s'éteignent, et on ne retrouve que par trop brefs instants la riche substance, les élans sombres et poignants de Mahler.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 3 - Livret 8 - Répertoire 8 - Interprétation 4

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