Une version médiane

par

Wolfgang Amadeus MOZART
(1756-1791)
DON GIOVANNI
Jean Sébastien BOU, Don Giovanni, Robert GLEADOW, Leporello, Myrto PAPATANASIU, Donna Anna, Julia BOULIANNE, Donna Elvira, Julien BEHR, Don Ottavio, Anna GREVELIUS, Zerlina, Marc SCOFFONI, Masetto, Steven HUMES, Commendatore, Choeur de Radio France, Le Cercle de L'Harmonie, DIR.: Jérémie RHORER
Enregistré en direct en décembre 2016 au Théâtre des Champs Elysées- 3 CD – CD 1 72'14 – CD 2 60'08 – CD 3 43'25- Textes de présentation en français, anglais et allemand - Livret en italien, français, anglais- chanté en italien- Alpha 379

Comment situer cette énième version de « Don Giovanni » ? Très applaudie à la scène, qu'en reste-t-il au disque ? Une réalisation assez médiane. Et sur tous les plans. «  Drame comique » disent en chœur Da Ponte et Mozart. Ici, en dépit du final viennois, ne reste que le premier volet. Et lorsqu'à deux ou trois reprises, Leporello ou son maître tentent une approche « giocoso », ils tombent dans le vulgaire. Or cette musique est aux antipodes de la vulgarité comme de la brutalité. Premier contresens. Ensuite les voix : si Zerlina (Anna Grevelius) s'en tire mieux au disque qu'à la scène, Elvire (Julie Bouliane) reste prisonnière des plaintes du personnage tandis que Donna Anna (Myrto Papatanasiu) déploie un fort joli timbre mais a parfois tendance à forcer sa tessiture. Les défauts du Leporello de Robert Gleadow, atténués par sa verve sur scène, se font plus présents avec une complaisance touchant au ridicule, voire au grotesque tandis que le « dissoluto punito » (Jean-Sébastien Bou) ne séduit pas faute de classe, d'élégance, de vérité humaine : on se sent extérieur à un chant qui se veut inspiré mais reste fade et sans subtilité. La palme du rustique va au Massetto de Marc Scoffoni. Les ensembles constituent la partie la plus convaincante. L'orchestre sous la direction énergique presque brusque de Jérémie Rhorer ne parvient pas à susciter l' univers poétique, contrasté, charmeur du chef-d’œuvre mozartien. La prise de son, enfin, peu flatteuse et dénuée de moelleux, dessert une interprétation dont on attendait beaucoup.
Discographie inchangée.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 7 - Livret 7 - Répertoire 8 - Interprétation 7

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