Verdi chez Napoléon III

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A deux pas du Palais Garnier, dans la petite rue Volney, s'érige un splendide hôtel de maître, commandé par un prince russe sous le Second Empire. Après avoir été propriété d'une banque, l'immeuble, actuellement "Centre d'art et de danse", fait fonction de salle d'expositions et de concerts, sous le curieux nom d'"Eléphant Paname". C'est dans ce magnifique écrin que se tient, pour le moment, une exposition consacrée à Verdi, à l'occasion du bicentenaire. Exposition classique mais très bien réalisée, qui passionnera tous les amateurs de Verdi. Elle s’articule en trois phases, une par étage. Etages que l'on gravit en lisant les titres de tous les opéras gravés sur les marches de l’imposant escalier. Sous l'oeil du Maître (le fameux portrait de Boldini), le visiteur suit, au rez-de-chaussée, la biographie de l'auteur de Rigoletto au moyen de tableaux chronologiques, de lettres, de maquettes de décors et de gravures. Même son acte de naissance est affiché. Simple sans doute, mais efficace. Le deuxième étage se penche sur sa vie privée, son caractère, sa relation avec Giuseppina Strepponi, l'organisation de sa propriété de Sant'Agata, l'amour de la terre et de sa région. On y verra entre autres, le chapeau et l'écharpe qu'il portait sur le tableau de Boldini, son bureau, ou ses exemplaires des œuvres de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas. Le troisième étage, enfin, est tout entier consacré aux opéras : costumes (ceux d'Otello sont rutilants !), accessoires, partitions manuscrites. La demi-obsurité renforce le sentiment de transposition en plein 19e siècle que rehausse encore le décor superbe de l'hôtel de maître. Une fantastique incursion dans un monde lyrique hors du commun.
Bruno Peeters
Paris, Elephant Paname (10, rue Volney), jusqu’au 5 janvier 2014

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