Le piano de Samson François

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Le Fonds Pierre-Bassot vient de recevoir en don, pour l’hôtel de Conny, le piano de Samson François.

Samson François (1924-1970), parfois qualifié de dernier des grands pianistes romantiques de l’école française, fut une légende vivante. 

Le piano est un Pleyel modèle 3bis quart de queue, « Louis XV noyer trois pieds sculpté » n°133 228, sorti d’usine le 6 octobre 1904. Le modèle, recherché, fait partie des pianos « de style » qui devaient d’adapter à l’esthétique des salons classiques. Le registre de vente témoigne qu’au prix du piano, d’un montant de 2 000F, s’ajoutait celui de l’ébénisterie pour 1 300F !  Ce piano avait été acquis de seconde main par la mère de Samson en 1933 alors que la famille vivait à Nice et qu’il était élève au Conservatoire de la ville. C’est là qu’Alfred Cortot l’entendit et convainquit son père de le faire venir étudier à Paris. Ce piano est donc le témoin de sa vocation et des années décisives de son apprentissage.  

Orphelin de son père à l’âge de douze ans et demi, le jeune Samson et sa mère furent accueillis par les Jacoupy, une famille d’admirateurs de l’enfant prodige, dans leur hôtel de Neuilly-sur-Seine durant quatre ans, de sa deuxième année à l’École Normale de Musique de Paris en 1937 à sa deuxième année au Conservatoire de Paris. La mère de Samson fit venir à Neuilly le piano de Nice et le vendit à Henriette Jacoupy. Il est resté depuis dans sa descendance. La famille continua d’entretenir des liens d’amitié avec Samson François sa vie durant. Lorsqu’il rendait visite aux Jacoupy, Samson rejouait sur le piano de son enfance et de son adolescence. En mars 1964, il grava sa signature sur le cadre.   

Grâce à Frédéric Demoulin et Anne-May Bendien, spécialistes de Samson François, les héritiers de ce piano ont été orientés vers le Fonds Pierre-Bassot. L’hôtel de Conny s’enrichit ainsi d’un nouveau piano historique, qui vient heureusement compléter la chronologie de sa collection de claviers anciens où figurent déjà des Pleyel à queue de 1834, 1878 et 1927. Par ailleurs, le piano rejoint dans le Fonds Pierre-Bassot un ensemble documentaire déjà constitué sur Samson François (partitions, livres, habit de scène, masque mortuaire), ensemble qui pourrait s’enrichir de nouveaux apports dans les années à venir.  

Le piano nécessite une restauration qui est effectuée par Dumas Pianos, maître artisan des métiers d’art. Une souscription est initiée  pour qu’il résonne à nouveau sous les doigts des jeunes talents que reçoivent l’hôtel de Conny et l’association des « Solistes de demain ». 

L'adresse du site : : https://www.lespianosduvexin.fr/piano-pleyel-3-bis

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