Les horloges à l'heure

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Le pianiste et professeur Sergei Babayan a eu récemment l'occasion de commenter les prestations des Concours. Pas de surprise mais une utile piqûre de rappel.

"Certains jeunes pianistes choisissent des oeuvres spectaculaires, rapides, juste pour gagner le concours. Face à cela, je suis déçu et je me demande surtout ce que le pianiste va devenir. Qu'il s'agisse de Bach, Beethoven, Schubert ou Chopin, des oeuvres au contenu profond, elles n'ont aucun sens si le pianiste ne peut pas transmettre un message. On pointe facilement les candidats qui ne sont là que pour gagner la concours et ceux qui aiment vraiment la musique.
La vraie "concurrence" commence après le concours. C'est dans la vie quotidienne que les musiciens sont évalués, qu'on peut se rendre compte s'ils sont de véritables artistes capables de faire de la musique et toucher le public."

Sergei Babayan (53 ans) est né en Arménie et naturalisé américain.
Après ses études avec Lev Naumov puis au Conservatoire de Moscou, il s'installe aux USA en 1989, l'année où il remporte les Concours Robert Casadesus et de Cleveland. En 1991, il est Finaliste du Concours Reine Elisabeth puis, en 1992, Premier à Glasgow et 3e au Busoni.
Féru de musique romantique, il joue aussi les contemporains en concerts et récitals un peu partout, et au CD. En 1996, il a fondé la Sergei Babayan International Piano Academy au Cleveland Institute of Music. Parmi ses élèves, Daniil Trifonov.

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