La question des reconstitutions baroques

par

SCARLATTI Alessandro (1660-1725) : L’ASSUNZIONE DELLA BEATA VERGINE. Ensemble Baroque de Monaco. Matthieu PEYREGNE, dir. et  alto, Eternita. Béatrice GOBIN, soprano,  Sposo ; Aurora PE͠NA, soprano,  Sposa ; Mélodie RUVIO, alto,  Amore. Premier enregistrement intégral mondial. 2018-DDD- 63’15-livret en français et anglais- textes en italien, français, anglais-chanté en italien paraty118176

Cet oratorio dont seule à ce jour l’Introduction a déjà été enregistrée, repose sur le livret du Cardinal Pietro Ottoboni : le sujet de l’Assomption de la Vierge Marie y est traité à travers le dialogue de l’Epoux et l’Epouse commenté par l’Amour et l’Eternité. Une telle rhétorique peut se révéler aussi fascinante qu’éloignée des sensibilités contemporaines. Tout dépend en premier lieu des sources, de leur qualité et de la manière dont elles ont été transmises à travers le temps. Viennent ensuite l’art et l’esthétique du musicien qui en opère la reconstitution -«Il s’agit d’un travail de recomposition tout à fait passionnant !» s’exclame le directeur/chanteur Matthieu Peyregne. Il est donc beaucoup plus question ici de son propre travail que de l’ «œuvre-mère» d’Alessandro Scarlatti dont la qualité devient par conséquent difficile à appréhender. Et pourtant, si son fils Domenico est mieux connu, l’intérêt pour le génial père ne cesse de croître. Or ici l’oratorio se présente à travers une lecture et une reconstitution dont l’apport subjectif ne convainc pas et surtout n’exacerbe guère les qualités que l’on prête à Scarlattti. En second lieu, c’est l’interprétation qui peut donner corps énergie et souffle à cette restauration-composition. Or il apparaît vite que Mathieu Peyregne a privilégié la retenue et une certaine linéarité. L’instrumentation reste, dans l’ensemble, cantonnée dans le spectre élevé des voix, donnant la sensation d’une texture assez pauvre, peu contrastée en effectifs comme en timbres.  Les interprètes s’émancipent rarement d’une lecture parfois scolaire. L’ensemble sonne lisse et «joli». Et finalement, cette Assomption virginale laisse l’auditeur au bord de la route.

Son : 6- Livret :  7- Répertoire : 7- Interprétation : 7

Bénédicte Palaux Simonnet

 

 

 

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