Rachmaninov symphonique entre Philadelphie et Singapour 

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Sergei Rachmaninov (1873–1943) : symphonie n°1 en ré mineur op.13 ; Danses symphoniques,  Op.45. Philadelphia Orchestra, Yannick Nezet-Seguin. 2018 et 2019. Livret en anglais et allemand. DGG. 

Après le succès de son intégrale des Concertos de Rachmaninov avec Daniil Trifonov, Yannick Nézet-Seguin et son orchestre de Philadelphie poursuivent leur travail sur ce compositeur avec ce premier volet d’une intégrale de ses symphonies. 

Créatrice du Concerto pour piano n°4 de la  Symphonie n°3 et des Danses symphoniques, la phalange de Pennsylvanie est à son affaire dans ces partitions qui permettent de mettre en avant le brio de ses chefs de pupitres et le soyeux inégalé de ses cordes. L’histoire de la symphonie n°1 de Rachmaninov est restée mémorable pour le retentissant four que fut sa création, plongeant son auteur dans une profonde dépression. Il faut dire que l’oeuvre fut foncièrement massacrée par un Glazounov, plus aviné que jamais…. Rarement programmée, cette partition est une symphonie de chef car il faut dompter une orchestration touffue et une structure hybride à unifier. Bien évidemment avec un maestro aussi virtuose que  Yannick Nézet-Séguin, la partition sonne avec un éclat et puissance ! La direction est carénée et vrombissante et l’orchestre répond avec un luxe sonore phénoménal. 

En matière de brio orchestral, les Danses symphoniques sont un véritable concerto pour orchestre. Tryptique de parade et de tournées, cette partition trouve ici des défenseurs convaincus. La prise de son renforce ce brio musical et ultra-virtuose et les pupitres font feu de tous bois ! C’est naturellement impressionnant et grandiose ! 

Ce premier volume promet une intégrale de haut vol, portée par un orchestre magistral servi par une baguette précise et galvanisante, le tout enregistré en concert avec un fini technique parfait. C’est très très bien, mais on préfèrera encore Svetlanov (Melodiya)  dans la Symphonie n°1 et Ashkenazy (Decca), Svetlanov (Melodiya) ou Kondrashin (Melodiya) dans les Danses symphoniques. 

Son : 10    Notice : 9    Répertoire : 10    Interprétation : 9 

Sergei Rachmaninov (1873–1943) : intégrale des symphonies et de la musique orchestrale. Singapore symphony Orchestra, Lan Shui. 2008-2014. Livret en : anglais, allemand et français. 4 SACD. BIS 2512. 

Le label bis remet en coffret son intégrale des symphonies et des oeuvres orchestrales de Rachmaninov enregistrée à Singapour. 

La bonne idée éditoriale est d’ajouter au trio des symphonies, le reste des oeuvres orchestrales du compositeur. Si les Danses symphoniques ou l’Île des morts sont assez régulièrement enregistrées, il n’en va pas de même du Capriccio bohémien ou Prince Rostislav. Le chef d'orchestre Lan Shui a construit la notoriété de l’orchestre asiatique s'appuyant sur des lectures rigoureuses et virtuoses avec de grandes réussites comme son récent album Richard Strauss

Certes, la discographie est bardée de références,  mais le concept de ce coffret et la qualité de la prise de son Bis en font une proposition à considérer. D’autant plus que la lecture de l’Île des morts est spectaculaire et s’impose comme l’un des sommets absolus de la discographie. 

Son : 10    Notice : 10    Répertoire : 10    Interprétation : 9 

 

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