Simon Rattle revient à la Deuxième Symphonie de Rachmaninov avec le LSO

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Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Symphonie n°2 en mi mineur, Op. 27.  London Symphony Orchestra, Direction :  Sir Simon Rattle . 2021-58’50”-Livret de présentation en anglais, français et allemand-London Symphony Orchestra-LSO00851

En 1897, Rachmaninov crée sa Première Symphonie. L’échec est cuisant. Ce n’est qu’en 1907 que des bruits à propos d’une nouvelle symphonie circulent dans la presse. Le compositeur aurait fini un nouvel ouvrage symphonique alors qu’il vient de faire jouer deux de ses opéras (Le Chevalier avare et Francesca da Rimini). A l’inverse de la Première Symphonie, la création de la seconde en 1908 à Saint Pétersbourg sous la direction de l’auteur est couronnée de succès. Composée de quatre mouvements d’ampleur, l’œuvre débute par un « Largo-Allegro moderato » qui expose un lot de surprises subtilement agencées. On y retrouve volontiers ci-et-là quelques ressemblances à Tchaikovsky avant l’arrivée d’un Scherzo endiablé dont certaines combinaisons instrumentales nous rappellent d’autres compositeurs du passé. Le thème central est délicieux, soutenu par chaleur et la générosité des cordes avant le retour pétillant de l’harmonie. L’ « Adagio » qui suit nous rappelle naturellement les mouvements lents des Concerti pour piano. C’est d’ailleurs à cette période à noter que se dessine le Troisième Concerto pour piano. L’ « Allegro vivace » final est un tourbillon sans fin parfaitement dosé entre l’élan dynamique de la ligne et le sentiment qui ne disparaît jamais. 

Si cette œuvre rassemble le meilleur de Rachmaninov, Simon Rattle et le London Symphony Orchestra en tirent et exploitent chacune des possibilités expressives. Rattle préfère dans cette nouvelle version  (troisième enregistrement de l’œuvre de sous sa baguette) des tempi francs conférant ainsi à l’orchestre une consistance qui va de pair avec la sensibilité de l’auteur. Le travail architectural est conséquent, sans trop s’appesantir sur les traditionnels rubati. Le discours de Rattle est fluide, chantant et poétique, sans oublier la sphère percutante et incisive de certains passages. L’orchestre dévoile ici ses plus belles facettes, d’un tutti de cordes très homogène à un collectif de vents et percussions particulièrement précis. 

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

Ayrton Desimpelaere



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