Tout un passé lyrique belge resurgit de l'oubli

par
d'Assy

Pierre d'ASSY
(1868 - 1910)
Airs et mélodies
Partenaires, orchestres et chefs divers
2017- 2CD 71'35'' et 66' 53'' - Notice en français, néerlandais, anglais et allemand-chanté en français-textes non inclus-Musique en Wallonie MEW 1683

Musique en Wallonie a déjà consacré trois albums à de grands chanteurs belges d'autrefois: Fernand Faniard, Louis Richard et Huberte Vecray. En voici un quatrième, dédié à Pierre Joseph Alphonse Bordet, dit Pierre d'Assy. Malgré sa vie assez brève, il mena une carrière splendide, chantant les rôles de basse successivement au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, au Théâtre Français de La Haye, puis à La Monnaie, et enfin au Palais Garnier. Il épousa Jeanne Paquot, elle-même excellente artiste lyrique, créatrice de  Guenièvre dans Le Roi Artus de Chausson. D'Assy mourut à Lyon, à 42 ans, en pleine gloire. La firme Gramophone avait eu l'idée de lui proposer d'enregistrer des airs et scènes de ses plus grands rôles. Ce fut fait en 1908-1909, et précieusement conservé, pour l'essentiel à la Bibliothèque royale de Belgique : 45 faces 78 tours éditées, aucune plage ne dépassant les 4' 20''. L'orchestre est lointain et les choeurs cotonneux ? Peu importe, la voix est bien captée, et le style de chant parfaitement restitué. Tous les airs proviennent du répertoire français, hormis l'air de Procida, l'air de Sarastro et l'air de la Calomnie, tous trois en français, bien entendu. Tout cela donne une bonne idée du répertoire chanté au tournant des XIXème et XXème siècles. Meyerbeer inaugure la prestation, avec non moins de sept fragments, dont la "Conjuration et Bénédiction des poignards", des Huguenots. On y admire tout de suite les beaux graves de d'Assy, qui feront d'ailleurs merveille dans d'autres airs encore. Autre compositeur particulièrement choyé, Gounod, qui bat Meyerbeer de peu avec huit extraits : cinq de Faust, deux de Mireille, et un de Roméo et Juliette. Pour Faust, il est hélas secondé par un Faust affligeant (Antonio Rocca) et une Marguerite un peu pâle (Berthe Auguez de Montalant). On passe ensuite à Massenet, Adam (on appréciera le beau cantabile du Chalet) Berlioz, Thomas ou Massé. Trois raretés : une jolie chanson du Val d'Andorre, d'Halévy, l'amusante annonce de mariage de Sigurd par un Hagen tout guilleret (Ernest Reyer) et le magnifique air de Rysoor "Pauvre martyr obscur", extrait de Patrie ! d'Emile Paladilhe. Pour les curieux, le second CD se termine par des morceaux plus légers, dont deux militaires, composés par des compositeurs connus (Planquette, Ganne) ou inconnus (de Montour Nadaud et Flégier). Celui-ci a écrit une petite pièce sur "J'aime le son du cor le soir au fond des bois", clôturant par un grave abyssal.
Bruno Peeters

Son 8 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 9

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