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En solo, en duo : cantates de Bach, avec deux vétérans

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Bach Dialog-Kantaten. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Ich geh und suche mit Verlangen BWV 49. Liebster Jesu, mein Verlangen BWV 32. Christoph Graupner (1683-1760) : Concerto en ut majeur GWV 302. Miriam Feuersinger, soprano. Klaus Mertens, basse. Elisabeth Grümmer, hautbois. Renate Steinmann, Cosimo Stawiarski, violon. Johannes Frisch, alto. Thomas Platzgummer, violoncelle. Armin Bereuter, violone. Johannes Hämmerle, orgue. Janvier 2023. Livret en allemand, anglais ; paroles en allemand et traduction en anglais. TT 61’35. Christophorus CHR 77473

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Sinfonia [Am Abend aber desselbigen Sabbats BWV 244]. Ich will den Kreuzstab gerne tragen BWV 56. Ich habe genug BWV 82. Am Abend, da es kühle war ; Mache Dich, mein Herze, rein ; Gebt mir meinen Jesum wieder [Matthäus-Passion BWV 244]. Christoph Prégardien, baryton. Friederike Beykirch, soprano. Nanora Büttiker, contralto. Tobias Mäthger, ténor. Oliver Luhn, basse. Stephan Schultz, violoncelle, direction. Leila Schayegh, violon. Le Concert Lorrain. Avril 2021. Livret en anglais, français ; paroles en allemand et traduction bilingue. TT 56’06. Et’Cetera KTC 1704

A Genève, Diego Fasolis dirige l’Oratorio de Noël de Bach  

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Pour deux concerts donnés au Théâtre de Beaulieu à Lausanne et au Victoria Hall de Genève, l’Orchestre de la Suisse romande invite l’Orchestre de Chambre de Lausanne et l’Ensemble Vocal de Lausanne à présenter le Weihnaschtsoratorium BWV 248 de Bach sous la direction de Diego Fasolis. Du cycle de six cantates composé en 1734 pour la paroisse Saint-Thomas de Leipzig, ne sont retenues que les trois premières évoquant la Nativité et la sixième dévolue à l’Epiphanie.

Avec l’indomptable énergie qu’il déploie régulièrement dans la fosse de l’Opéra de Lausanne, le chef s’attaque au premier chœur « Jauchzet, frohlocket ! auf, preiset die Tage » en lui prêtant un caractère jubilatoire grâce à la remarquable cohésion de l’Ensemble Vocal et aux trompettes et à la timbale dominant le canevas orchestral. Cette houle déferlante est brisée par l’intervention du ténor Bernhard Berchtold confronté à la tessiture haute de l’Evangéliste qui met à mal son timbre effiloché. Guère plus convaincante s’avère la mezzo Lucia Cirillo cherchant désespérément ses graves dans l’aria d’alto « Bereite dich, Zion ». Heureusement le baryton-basse Klaus Mertens rétablit l’équilibre en donnant une certaine assise à l’aria « Grosser Herr, und starker König ». Dès ce moment-là, l’attention de l’auditeur se fixe sur le dialogue suave des flûtes et hautbois irradiant la Sinfonia d’ouverture de la deuxième cantate. L’Ensemble Vocal lui répond par le choral nuancé « Ehre sei Gott in der Höhe », alors que tombent à plat le « Frohe Hirten » du ténor et le « Schlafe, mein Liebster » de la mezzo. Le retour des trompettes confère une dimension brillante au chœur « Herrscher des Himmels » ouvrant la troisième cantate puis au fugato « Lasset uns nun gehen gen Bethlehem».