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A Genève, Diego Fasolis dirige l’Oratorio de Noël de Bach  

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Pour deux concerts donnés au Théâtre de Beaulieu à Lausanne et au Victoria Hall de Genève, l’Orchestre de la Suisse romande invite l’Orchestre de Chambre de Lausanne et l’Ensemble Vocal de Lausanne à présenter le Weihnaschtsoratorium BWV 248 de Bach sous la direction de Diego Fasolis. Du cycle de six cantates composé en 1734 pour la paroisse Saint-Thomas de Leipzig, ne sont retenues que les trois premières évoquant la Nativité et la sixième dévolue à l’Epiphanie.

Avec l’indomptable énergie qu’il déploie régulièrement dans la fosse de l’Opéra de Lausanne, le chef s’attaque au premier chœur « Jauchzet, frohlocket ! auf, preiset die Tage » en lui prêtant un caractère jubilatoire grâce à la remarquable cohésion de l’Ensemble Vocal et aux trompettes et à la timbale dominant le canevas orchestral. Cette houle déferlante est brisée par l’intervention du ténor Bernhard Berchtold confronté à la tessiture haute de l’Evangéliste qui met à mal son timbre effiloché. Guère plus convaincante s’avère la mezzo Lucia Cirillo cherchant désespérément ses graves dans l’aria d’alto « Bereite dich, Zion ». Heureusement le baryton-basse Klaus Mertens rétablit l’équilibre en donnant une certaine assise à l’aria « Grosser Herr, und starker König ». Dès ce moment-là, l’attention de l’auditeur se fixe sur le dialogue suave des flûtes et hautbois irradiant la Sinfonia d’ouverture de la deuxième cantate. L’Ensemble Vocal lui répond par le choral nuancé « Ehre sei Gott in der Höhe », alors que tombent à plat le « Frohe Hirten » du ténor et le « Schlafe, mein Liebster » de la mezzo. Le retour des trompettes confère une dimension brillante au chœur « Herrscher des Himmels » ouvrant la troisième cantate puis au fugato « Lasset uns nun gehen gen Bethlehem».