Danse

Orgue et danse à la Philharmonie de Paris, pour une hybridation réussie ?

par

Spectacle Plenum / Anima à la Philharmonie de Paris le 8 février 2025

La Passacaille et fugue pour orgue en do mineur de Bach, interprétée par Olivier Latry et chorégraphiée par Benjamin Millepied. Les Danses polovtsiennes de Borodine, interprétées à l’orgue par Shin-Young Lee et chorégraphiées par Jobel Merdina. Et enfin, Le Sacre du printemps de Stravinsky, interprété par nos deux organistes et chorégraphié par Idio Chichava.

Voilà un programme inédit, bigarré et intriguant. Pour n’en rien rater, Claire l’organiste et Maïa la danseuse ont assisté de concert à cette soirée, dans le décor majestueux de la Philharmonie de Paris. Voici leur compte-rendu, rédigé à quatre mains.

Quand une rédactrice “Danse” et une rédactrice “Musique” décident d’écrire ensemble un compte-rendu de spectacle, force est de constater qu’elles ne prennent pas leurs notes au même moment ni sur les mêmes choses ! Si l’une est focalisée sur ce qui se passe devant, à l’intérieur d’un carré délimité par de grands néons blancs, l’autre a souvent la tête tournée vers la droite, pour observer comment Olivier Latry et/ou Shin-Young Lee domestiquent la large console blanche du grand-orgue Rieger de la Philharmonie de Paris, avec ses 4 claviers, son pédalier et ses 91 jeux. Quand l’une note “ trémolo au pédalier en double octave” l’autre relève “de très beaux fouettés sautés en ligne qui se croisent”. Et elles se demandent si, d’une part, l’orgue va réussir le test de sortir d’un édifice religieux (et d’un répertoire sacré) et si, d’autre part, les chorégraphies proposeront quelque chose de nouveau.

Première équipe à s’avancer sur scène : 8 danseurs de la compagnie LA Dance Project, du chorégraphe Benjamin Millepied, habillés en noir et blanc, dans des matières fluides. À leur droite, vêtu d’un strict costume de ville et chaussé de souliers en cuir, Olivier Latry, qui s’installe à la console de l’orgue de la Philharmonie. 

Sharon Eyal, Love Chapter 2, une parenthèse onirique 

par

En ces nuits interminables de février, Sharon Eyal nous offre un rêve éveillé : celui d’une chorégraphie qui se renouvelle sans cesse portée par des danseurs habités. 

Dès l’ouverture du rideau, on plonge dans une atmosphère propre aux pièces de Sharon Eyal. Les danseurs portent des body couleur peau et des chaussettes noires qui montent jusqu’aux mollets. Ces costumes et la pénombre minutieusement pensée par Alon Cohen ne sont là que pour souligner les lignes des danseurs et rendre la danse encore plus forte. 

Les Saisons, par le Malandain Ballet Biarritz : une ode à l’élégance et au talent

par

Sur une idée de Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles et de Stefan Plewniak, violon solo de l’orchestre de l’Opéra royal de Versailles, le chorégraphe Thierry Malandain a créé un spectacle, Les Saisons, qui entrecroise habilement les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi et les Caractères des saisons, de Giovanni Antonio Guido. Un spectacle élégant et talentueux, que les 22 danseurs du Malandain Ballet Biarritz donnent actuellement au 13e Art, Place d’Italie (Paris).

Thierry Malandain est un potier qui ferait jaillir une forme d’un tas de glaise : sous sa direction habile émergent, de musiques pourtant archi-connues - les Quatre Saisons de Vivaldi ! -, des tableaux dansés puisant directement dans la moëlle musicale de ces quatre concertos classiques pour violon. Ce grand chorégraphe, pétri de toute l’histoire de la danse et de la musique, sait, comme nul autre, faire ressortir l’essence rythmique, la dynamique interne et la sensibilité émotionnelle des morceaux de musique qu’il met en mouvements. Ces Quatre Saisons, qu’on croyait pourtant connaître, deviennent des plaidoyers en faveur de la force du collectif, du droit à exprimer ses émotions ou encore à chérir la vie comme un trésor.

Cette habileté de Malandain à épouser les contours dynamiques des musiques est démontrée également avec les Caractères des saisons, de Giovanni Antonio Guido. mis en miroir aux Quatre Saisons. Contemporain de Vivaldi et écrivant pour des membres de la famille royale française, sa musique de cour, toute en galanteries et révérences, incarne l’étiquette à la française. Pour autant, elle est d’excellente facture, sonne très bien et permet au chorégraphe de montrer sa maestria dans la connaissance des pas de danse classique et sa capacité à les détourner juste ce qu’il faut pour les emmener vers une recréation contemporaine. 

Recette d’un gala idéal : l’exemple de la 5eme édition des beautés de la danse 

par

Ce dimanche 12 janvier, à La Seine Musicale, se pressaient  beaucoup d’enfants venus assister à la 5ème édition du gala nommé, à juste titre, “les beautés de la danse”. 

Nous vous dévoilons la recette pour un gala aussi réussi. 

Pour un bon gala il faut…. 

Des stars 

Un savant équilibre entre étoiles parisiennes, jeunes talents et star internationales sera à rechercher. 

On retrouve avec plaisir Bleuenn Battistoni, Dorothée Gilbert, Hugo Marchand et Paul Marque étoiles de l’Opéra national de Paris, accompagné de Inès McIntosh et Shale Wagman deux jeunes talents de la même maison. 

S'ajoutent à cela des stars internationales : Olga Smirnova, ancienne étoile du Bolchoï, désormais étoile au Het National Ballet d’Amsterdam. Mayara Magri et Matthew Ball sont deux étoiles du Royal Ballet de Londres. Victor Caixeta, soliste du Mariinsky désormais étoile du Dutch National Ballet. Esteban Berlanga étoile au Ballett Zürich et Michelle Willems première danseuse au Staatsballett de Berlin. 

De la technique 

Pour en mettre plein la vue et motiver les jeunes danseurs à retourner à la barre dès le lendemain. 

Les sauts ont la part belle chez les hommes, Shala Wagman s’illustre parfaitement dans ces exercices techniques : il semble rester suspendu quelques secondes dans les airs à chaque saut ! 

Les tours sont également des pas de bravoure : Shale Wagman se fait à nouveau  remarquer par sa suspension en fin de pas, Paul Marque propose des tours à la seconde sautés plus que bluffants. 

Chez les filles, ce sont les terribles fouettés qui sont guettés (le jeu du public est de les compter) : Inès McIntosh en propose deux séries et Bleuenn Battistoni s’y confronte aussi. 

Les portés sont également un passage obligé, on retient notamment ceux des Trois Gnossiennes assurés à merveille par Hugo Marchand.  

Les danseurs nous montrent aussi leurs belles qualités : la souplesse de Michelle Willems que l’on admire dans Orlando et les pieds de Mayara Magri. 

Intrinsèque à la technique, il faut aussi quelques cafouillis parfaitement rattrapés (pour rappeler aux jeunes que oui, les danseurs sont bien humains) et un claqueur qui lance les applaudissements. 

De l’émotion et de la sensualité 

Pour l’émotion c’est sans aucun doute Dorothée Gilbert et son illustre mort du cygne qui marquera les esprits. Dans une chorégraphie où les bras sont essentiels, elle semble cygne jusqu’au bout des doigts. Un instant suspendu où même le claqueur met une petite seconde pour lancer ses applaudissements. 

Il faut aussi un passage un peu sensuel, plus néo-classique pour ravir les mamans dans la salle. C’est Esteban Berlanga qui s’en charge avec Casi Fado de Ricardo Franco. Sur quelques notes de guitare et une mélodie chantée, il instaure une atmosphère ibérique avec ses mouvements emblématiques : tapes du pied et bras en l’air. 

Gigenis, génie d’Akram Khan, entre traditions indiennes et modernité

par

Akram Khan, chorégraphe britannique mondialement connu pour ses pièces contemporaines, propose une plongée dans ses origines indiennes avec Gigenis, the generation of the earth, donné au Théâtre des Champs Elysées en ce début d’année 2025. 

Mahâbhârata, un poème épique 

Akram Khan s’inspire d’une pièce mythologique qu’il connaît bien : Mahâbhârata dans laquelle il a joué un de ses premiers rôles, à 13 ans dans la mise en scène de Peter Brook. 

Cette fois, il choisit un extrait précis de ce poème épique : l’histoire d’une femme, veuve de son époux mort à la guerre et dont l’un des deux fils va également périr au combat. Elle repense aux étapes de sa vie, matérialisées dans le spectacle par une voix off qui revient à plusieurs reprises avec la même phrase : “j’étais une fille, une épouse et ensuite une mère”. 

Pour donner vie à ce passage mythologique, Akram Khan convoque une équipe d’artistes issus des traditions indiennes. 

Jyotsna Prakash se charge des compositions et arrangements musicaux. Les septs musiciens et chanteurs sont présents sur scène, à cour et à jardin. 

Zeynep Kepekli s’occupe des lumières qui subliment les corps et la narration.  

Les danseurs sont des solistes, professeurs, spécialistes des danses traditionnelles indiennes. Akram Khan est lui-même sur scène malgré l’annonce de son retrait en 2022, l’appel de cette pièce était trop fort. 

A  l’Opéra Bastille, une éblouissante Paquita   par Paul-André Demierre

par

Durant la période des fêtes, le Ballet de l’Opéra de Paris a la lourde tâche de présenter conjointement deux grands ballets-spectacles à l’Opéra Bastille et au Palais Garnier. Pour vingt-deux représentations à partir du 6 décembre, la première scène affichait cette année Paquita dans la reconstitution de Pierre Lacotte, tandis que la seconde proposait Play d’Alexander Ekman sur une musique de Mikael Karlsson. Mais de lourdes récriminations d’un groupe de danseurs concernant la rémunération du temps de préparation d’avant spectacle ont entraîné une grève ainsi que la suppression de quelques-unes des soirées initiales.

Néanmoins le 28 décembre, devant une salle comble, l’Opéra Bastille a pu représenter Paquita, un ballet de Joseph Mazilier créé à l’Opéra de Paris le 1er avril 1846 avec Carlotta Grisi et Lucien Petipa, amplifié en 1881 par Marius Petipa pour Saint-Pétersbourg puis tombé dans l’oubli à partir de la Première Guerre Mondiale. Mais en 2001, Pierre Lacotte, s’inspirant des deux chorégraphies susmentionnées, décida de reconstituer ce ballet en deux actes et trois tableaux en utilisant les fragments retrouvés de la conception originale de Joseph Mazilier et en concevant la chorégraphie de tout ce qui était perdu. Quant à la musique, n’avaient été conservés au répertoire de plusieurs compagnies que le Pas de deux, le Pas de trois et le Grand Pas conclusif composés par Ludwig Minkus pour Saint-Pétersbourg. Et c’est au chef d’orchestre David Coleman qu’incomba le soin d’arranger la partition originale d’Edmé-Marie-Ernest Deldevez en incluant les adjonctions russes de 1881. Et c’est un natif de Saint-Pétersbourg, Mikhail Agrest, qui la dirige avec une indomptable énergie en sollicitant de chaque pupitre de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris de chatoyants  coloris et une précision du trait qui pallient le conventionnel désuet d’une partition inégale que les ajouts russes font miroiter comme de précieuses pépites.

L’argument de l’ouvrage est tout aussi mince : dans la Vallée des Taureaux à proximité de Saragosse occupée par les troupes napoléoniennes, la jeune gitane Paquita refuse les avances de Lucien d’Hervilly, fringant aristocrate, en raison de sa condition trop modeste. Inigo, le chef des bohémiens, veut garder Paquita auprès de lui et complote l’assassinat de Lucien avec Don Lopez de Mendoza, le gouverneur farouchement anti-français. Mais un médaillon révélera à la jeune femme qu’elle est en réalité l’enfant du Comte d’Hervilly enlevée par les gitans. Elle pourra donc épouser Lucien.

Conte de Noël au Théâtre des Champs Elysées

par

Du 21 décembre au 5 janvier, le Ballet national d’Ukraine investit le TCE avec la Reine des Neiges. La compagnie, venue pour la première fois en décembre 2022, est de retour malgré des conditions de vie et de travail difficiles pour un ballet de Noël.

La Reine des Neiges

Si l’on connaît aujourd’hui le conte écrit en 1844 par Andersen, c’est plutôt grâce à sa version Disney. La chorégraphe et ancienne directrice de la troupe ukrainienne, Aniko Rekhviashvili choisit de reprendre la trame initiale : une histoire d’amitié entre Gerda et Kai. Le tout mis en musique par Oleksiy Baklan et Victor Ishchuk (arrangement d'œuvres de Strauss, Massenet, Berlioz…) interprété avec grâce, en live, par l’orchestre Prométhée.

Un monde féérique

Le décor, aidé par la vidéo, souligne la trame narrative. Les costumes sont superbes et nous plongent dans le conte. Les effets de lumières sont également bien pensés notamment lors de la scène où le miroir se brise et envoie des rayons dans la salle. L’atmosphère est posée, ce qui est essentiel car l’histoire apparaît comme secondaire, moins compréhensible malgré un livret très fourni.

Balanchine à Toulouse : et la magie opère

par

Pour les fêtes de fin d'année, l'Opéra national du Capitole propose un programme dédié à Balanchine, chorégraphe de génie. Une superbe soirée portée par une distribution hors pair qui transmet sa joie de danser.

George Balanchine

Chorégraphe emblématique du XXème siècle, Balanchine est le père de la danse “néo-classique”. Ce style s’appuie sur la danse classique et y apporte une grande modernité (déhanchés, contrepoids et épaulements).

Le programme propose trois pièces emblématiques sur des musiques de Tchaïkovski et de Gershwin jouées à merveille par l’Orchestre national du Capitole avec le chef Fayçal Karoui très à l’écoute de la scène.

Thème et variations

Créée en 1947 et entrée au répertoire du Ballet du Capitole en 2004, la pièce fastueuse met en avant la pureté des lignes du corps et du placement des danseurs. Les qualités des solistes apparaissent dès les premiers mouvements : une grande propreté et une belle virtuosité. Natalia de Froberville est rapide et précise, Kleber Rebello est impressionnant dans l'enchaînement des pirouettes et des tours en l’air. Leur duo est complice, il se risque même à la faire voler quelques instants dans certains portés.

Les danseuses du corps de ballet sont d’une synchronisation exemplaire. On retiendra longtemps la perfection de la ligne des femmes qui se tiennent les mains en l’air. Au centre l’étoile développe ses jambes en équilibre tandis que le corps de ballet se déplace pour créer des figures géométriques dans l’espace.

Casse-Noisette, un délice à l’Opéra National de Bordeaux 

par

Ce 20 décembre, le public se presse au Grand Théâtre de Bordeaux pour découvrir le nouveau Casse-Noisette de Kaloyan Boyadjiev commandé par Éric Quilleré, directeur de la danse qui veut “continuer à enrichir le répertoire classique de la compagnie”. 

Pari réussi avec ce petit bonbon à déguster sans modération pour les fêtes ! 

Casse-Noisette est le ballet de Noël par excellence 

Kaloyan Boyadjiev prend appui sur Casse-Noisette et le Roi des Souris écrit en 1816 par Hoffmann. L’histoire est simple : l’horloger offre à Clara un casse-noisette qui se transforme en homme et qui invite la jeune fille au voyage. Le chorégraphe, ancien danseur du Ballet National de Norvège, avait déjà proposé en 2016 à Oslo ce ballet qui avait été nommé “Meilleure Création” à Dance Europe. Il reprend donc cette chorégraphie qu’il inscrit pleinement dans la ville de Bordeaux notamment par les décors (le lustre de la scène reprend celui de la salle et la mise en abyme du spectacle de marionnette de Drosselmeyer se joue dans un Grand Théâtre miniature…). 

Alliance entre tradition et modernité 

Ce qui fait aussi la célébrité de cette œuvre est la partition de Tchaïkovski, parfaitement interprétée ce soir par l’orchestre National de Bordeaux Aquitaine dirigé par Robertas Šervenikas. On ne peut s'empêcher de chantonner la danse des enfants, la valse des flocons ou celle des fleurs… 

Kaloyan Boyadjiev propose un Casse-Noisette “classique mais ancré dans les valeurs du XXIe siècle”. Moins de pantomime, ce qui rend l'œuvre bien plus accessible, et surtout la transformation des danses aux représentations stéréotypées de certaines cultures en éléments gustatifs de Noël (pain d’épice, bonbon et chocolat) qui parlent à tous en apportant une féérie supplémentaire. La chorégraphie est pensée en parfaite osmose avec ce concept. Pour la danse du pain d’épice, par exemple, on retrouve à la fois la rondeur du miel dans les ronds de jambe, mais aussi la surprise du gingembre avec des sauts. 

Mais ne vous inquiétez pas, les classiques sont bien là ! La danse des flocons est parfaitement en place malgré des chaussons de pointe un peu bruyants. Là encore, Kaloyan Boyadjiev ajoute sa dose de modernité. En effet la danse des flocons est généralement interprétée par des femmes mais ici se glissent quelques hommes pour un tableau très réussi. 

Quand Benjamin Millepied rend grâce à Jeff Buckley

par

Avec son nouveau spectacle, Grace, sous-titré Jeff Buckley Dances, le chorégraphe Benjamin Millepied met en mouvements la vie et l’œuvre du chanteur et guitariste américain Jeff Buckley. En convoquant également le cinéma et la comédie musicale, il propose une plongée saisissante et sensible dans l’univers éphémère et puissant de cette étoile filante du rock de la fin des années 90.

La grande salle de la Seine musicale (Boulogne-Billancourt) accueille actuellement le nouveau spectacle du chorégraphe Benjamin Millepied, Grace, consacré au chanteur et guitariste américain Jeff Buckley. Pendant que les 3200 personnes du public s’installent dans les gradins de cette vaste arène, de lentes et pénétrantes ondulations musicales se font entendre, jouées par Ulisse Zangs, auteur-compositeur mais également danseur.

Puis les lumières s’éteignent, le silence se fait et Ulysse s’avance, seul sur scène avec sa guitare. Peu à peu, ses ondulations musicales s’agrègent en une série d’accords. Un banc se trouve au milieu de la scène ; il s’y assoit, rejoint par une jeune femme, Victoria Rose Roy, armée d’un micro. Ensemble ils reprennent, dans un joli duo vocal, la chanson Song to the Siren, de Tim Buckley. Sa nostalgie, elle aussi pénétrante, donne le ton du spectacle : la grâce est un rêve inaccessible, comme celui de pouvoir toucher une sirène. Et pourtant, la quêter permet de s’élever, même fugacement. Jeff Buckley a consacré son unique album à cette notion, expliquant notamment que “la grâce est ce qui compte dans tout, surtout dans la vie, la croissance, la tragédie, la douleur, l’amour, la mort. Elle empêche de saisir l’arme trop rapidement” (Muchmusic interview, Toronto, Canada, 28 octobre 1994).