Charles-Marie Widor, 180 ans

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L’organiste, professeur et compositeur français Charles-Marie Widor est né le 21 février 1844 à Lyon et mort le 12 mars 1937 à Paris.
La célébrité de sa Toccata de la Symphonie no 5 opus 42 en fait l'une des pièces pour grandes orgues les plus jouées encore de nos jours.

D’abord élève de son père Charles-François (1811-1899), organiste à Saint-François de Sales (Lyon), il le remplace sur le banc de l’orgue paroissial à 11 ans, avant de poursuivre ses études à Bruxelles avec Fétis (théorie, composition) et Jacques-Nicolas Lemmens (orgue).

En 1860, il revient à Lyon où il est organiste de Saint-François. Vers 1865, il s'installe à Paris et assiste Saint-Saëns à la Madeleine à partir de 1868.
En 1870, il est nommé suppléant de Lefébure-Wély à l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice. Il ne fut jamais officiellement titularisé à ce poste qu’il tint pendant 64 ans.

Il est nommé professeur d’orgue au Conservatoire de Paris de 1890 à 1896, succédant à César Franck. Il reprend ensuite la classe de composition musicale de Théodore Dubois lorsque celui-ci est nommé directeur de l'établissement (1896-1905). Il compte parmi ses élèves les organistes Louis Vierne, Albert Schweitzer, Charles Tournemire et Marcel Dupré, ainsi que Henri Libert (organiste de la Basilique Saint-Denis), Arthur Honegger, Edgar Varèse et Darius Milhaud. Widor réforme en profondeur l'enseignement de l'orgue en préconisant notamment le raisonnement, de même que la connaissance des grandes œuvres de Jean-Sébastien Bach.

À partir de 1880, il a publié sous le pseudonyme d'« Aulétès » des critiques musicales dans le journal L'Estafette.

En 1882, il est lauréat du Prix Chartier de l'Institut pour sa production de musique de chambre.

Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1892. Il est élevé à la dignité de Grand Officier par décret du 17 juin 1933. Élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1910, il en est nommé secrétaire perpétuel le 18 juillet 1914. Il épouse Mathilde de Montesquiou-Fézensac (née en 1883), le 26 avril 1920.

Ami de la Comtesse de Béarn, née Martine de Béhague, Widor est en quelque sorte son maître de chapelle pendant vingt ans pour les concerts organisés dans la "Salle byzantine" de la rue Saint-Dominique.

En 1921, il fonde avec Francis-Louis Casadesus, le Conservatoire américain de Fontainebleau qu’il dirige jusqu’en 1934.

Comme virtuose de l’orgue, Widor s'est produit dans 23 pays. Il a fait de nombreuses tournées en Europe (France, Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Italie, Suisse et Pologne), sans oublier l’Angleterre et la Russie. Il est souvent invité à inaugurer des instruments de Cavaillé-Coll comme ceux de Notre-Dame de Paris, Saint-Germain-des Prés, Saint-Ouen de Rouen, du palais du Trocadéro et le nouvel orgue de sa paroisse natale, Saint-François de Lyon.

Il joue en public jusqu'à l'âge de 90 ans et démissionne de son poste à Saint-Sulpice le 31 décembre 1933. Marcel Dupré, son élève et assistant, lui succède.

Il meurt à son domicile de Paris le 12 mars 1937.

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