Débuts à Vienne

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Après avoir ouvert la saison avec La clemenza di Tito de Mozart, le chef espagnol Pablo Heras-Casado revient à l'Opéra d'État de Vienne pour prendre les rênes musicales du Grand Macabre de György Ligeti, la seule œuvre scénique écrite par le grand compositeur hongrois dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance.

Le Grand Macabre sera présenté sur la scène viennoise du 11 au 23 novembre dans une production de Jan Lauwers. La distribution vocale comprend entre autres Georg Nigl, Sarah Aristidou, Andrew Watts, Maria Nazarova, Isabel Signoret et Wolfgang Bankl.

Créé en 1978, Le Grand Macabre s'inspire de "La Balade du Grand Macabre" du dramaturge belge Michel de Ghelderode pour créer un opéra qui est, selon les termes de Ligeti, un "événement comique aux couleurs vives dans lequel les personnages et les situations scéniques doivent être directs, brefs, non psychologiques, surprenants et pourtant totalement sensuels".

Renforçant l'élément comique et grotesque, la partition fait appel à une hétérogénéité stylistique variée en utilisant des citations de la musique classique européenne, des fusions de différents styles de musique folklorique (sambas brésiliennes, flamenco andalou, rythmes bulgares et verbunkos hongrois) et des formes compositionnelles historiques telles que les chorals, les canons en miroir, les passacailles et les ostinati.

La soprano Sarah Aristidou y fait ses débuts samedi lors de la première. Elle semble abonnée aux œuvres contemporaines et modernes : la soprano a souvent été appréciée dans des premières et des créations et pour laquelle des œuvres ont même déjà été écrites spécialement, par Aribert Reimann et Jörg Widmann par exemple. Il n'est donc pas étonnant qu'elle fasse ses débuts à l'Opéra d'État de Vienne dans Le Grand Macabre où elle chante à la fois Vénus et le chef de Gepopo : C'est tout simplement un grand opéra. J'ai rarement rencontré une œuvre qui va aussi loin dans l'alliance de l'humour, de la sagesse, des messages directs et indirects. Tout doit être bien dosé. J'ai alors l'impression d'être sur une corde raide - et à gauche et à droite, c'est l'abîme.

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