L’Auditorium de Lyon inaugure sa nouvelle console d’orgue le 26 octobre.
"Dès janvier 2023, les premiers problèmes sur la console de l’orgue sont apparus. En plein concert, le combinateur (un outil très important permettant de garder en mémoire et faire défiler les combinaisons de jeux choisies par l’interprète, l’équivalent d’une orchestration !) surchauffait et tombait en panne, limitant les possibilités à 16 combinaisons. Cette vieille console de 1977 avait déjà fait l’objet de plusieurs améliorations, notamment en 2013. Mais la technologie qu’elle intègre est obsolète et défectueuse et l’Auditorium a décidé d’investir – grâce au soutien de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, de L'Auxiliaire, de la Fondation Pons Patrimonii, de la Société philharmonique et des mécènes particuliers de L'AO – dans une console dernier cri très innovante !
La console – fabriquée en France par Christophe Cailleux (Organotech) – sera la première au monde construite en Corian®. Ce matériau composite, constitué à deux tiers de charges minérales et à un tiers de résine acrylique, est particulièrement facile à tailler, très résistant dans le temps et plus écologique. Exit le style austère du gros bloc carré en bois sombre, le nouveau design s’inspire de la forme du bâtiment et un vaisseau arrondi blanc et bois trônera désormais dans la salle. Au niveau des tirants, les noms des jeux seront intégrés sur des pastilles en porcelaine avec la typographie typique des orgues Cavaillé-Coll. À l’intérieur, un logiciel informatique créé sur-mesure par Termisound, permettra d’infinies possibilités dans les jeux et quelques gadgets très utiles feront leur apparition : sostenuto, replay, prise en main à distance, accès au logiciel via ordinateur pour préprogrammer des combinaisons... "
Le Conservatoire royal de Bruxelles a nommé Lukas Ligeti au poste de professeur de composition, avec effet immédiat.
Lukas, 59 ans, vit à Miami et fera la navette tous les mois jusqu'à ce qu'il s'installe en Belgique l'année prochaine.
Il est percussionniste et compositeur autrichien, spécialisé dans les polyrythmies africaines. Il a déjà été artiste résident au musée de l'histoire des Juifs polonais à Varsovie.
Concert "Bon anniversaire Monsieur Lysight!" à l'IMEP
Lundi 14 octobre 2024 à 20h - Salle de concert de l'IMEP - Tarif : 15€ (adultes) – 10€ (seniors 60+) - gratuit (jeunes -26 ans) - Réservations obligatoires
Présentation de l’événement
Ce concert des professeur.e.s et étudiant.e.sdu Département piano de l’IMEP est consacré à l’œuvre pour piano et deux pianos de Michel Lysight. Les musiciens vous feront également découvrir deux créations mondiales: « Chronographie XI » pour deux pianos et « Cobalt » pour piano à quatre mains.
Compositeur et chef d’orchestre belgo-canadien né en 1958, Michel Lysight étudie la musique à l’académie de Schaerbeek où il obtient en 1981 la médaille du Gouvernement pour le piano (classe de Klara Konrad) et la musique de chambre (classe de Renée Waelkens). Après deux années d’études en histoire de l’art, il entre au Conservatoire Royal de Bruxelles où il obtient les premiers prix d’histoire de la musique, de méthodologie du solfège, de psycho-pédagogie, d’harmonie, de contrepoint, de fugue et de basson. Son premier prix de composition lui est décerné en 1989 au Conservatoire Royal de Mons dans la classe de Paul-Baudouin Michel. Il est nominé aux « Octaves de la Musique 2012 », catégorie musique contemporaine. Il dirige l’ensemble de musique contemporaine Nouvelles Consonances. À son catalogue figure une centaine d’oeuvres dont la plupart sont enregistrées. Michel Lysight est professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles. En 2008-2009, il a été compositeur en résidence au Conservatoire Darius Milhaud de Paris.
Katharina Morin a remporté le Prix allemand de direction de chœur
L'étudiante de la Hochschule für Musik und Theater de Munich s'est imposée lors du concert final avec le RIAS Kammerchor de Berlin, a annoncé dimanche le Forum Dirigieren du Deutscher Musikrat. « Avec sa nature authentique positive et sa musicalité rafraîchissante, elle parvient à ouvrir un espace dans lequel il est possible de faire de la musique librement », a salué le jury. « Elle est capable de produire des sonorités différenciées très fines ».
Elle a reçu un prix de 5.000 euros. Le prix du public, doté de 250 euros, a été décerné à Lukas Siebert. Outre l'appréciation du jury, le vote global du chœur a également été pris en compte en tant que voix dans l'évaluation.
Le concours a eu lieu pour la sixième fois depuis 2014. Jusqu'en 2022, il s'appelait Deutscher Chordirigentenpreis et c'est la Sud-Coréenne Hyunju Kwon qui l'avait remporté. Le prix est offert par la Deutsche Orchestervereinigung et la Vereinigung deutscher Opernchöre und Bühnentänzer.
Katharina Morin est étudiante en direction d’orchestre et auparavant en direction de chœur à l’HMT de Munich. Elle est également l’actuelle assistante du chef d’orchestre GMD Daniel Huppert avec le Bergische Sinfoniker. C'est en tant que boursière du prestigieux Forum Dirigieren qu' elle s’est qualifiée pour la finale du Deutscher Chordirigentenpreis. Elle a travaillé avec des ensembles renommés tels que le WDR Rundfunkchor. Ses études au HMT dans la classe de Marcus Bosch et Georg Fritzsch ont été marquées par des projets avec les orchestres Stuttgarter Philharmoniker, Norddeutsche Philharmonie Rostock, et d’autres.
Die glückliche Hand (La Main heureuse) est un drame musical en un acte (drama mit musik) d'Arnold Schönberg.
Achevé en 1913, il est créé le 14 octobre 1924 au Volksoper de Vienne avec le baryton Alfred Jerger sous la direction de Fritz Stiedry.
Création françaises, à la radio en février 1964 sous la direction de Michael Gielen, à la scène à Lyon en février 1969 et en version française, sous la direction de René Leibowitz.
Pietro Cesti, connu sous son prénom de religion Antonio Cesti, également appelé parfois Marc'Antonio Cesti est né le 5 août 1623 à Arezzo et mort le 14 octobre 1669 à Florence.
Franciscain dans les premières années de sa vie, Antonio Cesti deviendra ensuite un chanteur classique, compositeur d'opéra et maître de chapelle de la Cour d'Innsbruck. Antonio est son prénom de religion.
En 1650, il fait scandale pour avoir chanté dans le Giasone de Cavalli. En 1652, il devient maître de chapelle de la Chambre de l'Archiduc Ferdinand de Habsbourg, à Innsbruck. En 1654, Antonio Cesti reprend son Cesare amante, et la transforme en La Cleopatra, pour l'inauguration de la Komödienhaus.
En 1655, à l'occasion du passage à Innsbruck de la Reine Christine de Suède, qui a abdiqué pour s'être convertie au catholicisme et se rend à Rome, l'Archiduc Ferdinand d'Autriche donne des festivités au cours desquelles est jouée l'Argia de Cesti.
En 1659, Antonio Cesti est relevé de ses vœux. Il continue alors sa carrière musicale en devant chantre à la Chapelle Sixtine à Rome. En 1661, à l’occasion des noces de Marguerite-Louise d'Orléans et de Côme de Médicis à Florence, la Dori est représentée. En 1662, la Reine Christine de Suède rend une nouvelle fois visite à Innsbruck, la Magnanimita d'Alessandro est représentée.
En 1666, il devient second chef de chapelle à la Cour de l’Empereur Léopold Ier. La même année, l'opéra Orontea est repris au Teatro SS Giovanni e Paolo. En 1668, à l'occasion des fêtes du mariage de l’Empereur Léopold Ier avec l'Infante Marguerite d'Espagne, Il pomo d’oro est créé à Vienne. Le livret est de Sbarra, l’empereur y compose quelques arias.
En 1669, Antonio Cesti meurt à l'occasion d'un voyage à Florence, alors qu'il était attaché à la Cour impériale de Vienne.
L'Orchestre de Cordoue crée "Le Rêve de Daphné" de María Jesús Amaro
Ce jeudi, au Gran Teatro de la ville, l'Orchestre de Cordoue poursuit sa programmation avec un programme intitulé "Introspección y vitalidad" (Introspection et vitalité).
Sous la direction de Francisco Valero-Terribas, la soirée débutera par la création du Rêve de Daphné, de la compositrice cordouane María Jesús Amaro. Une partition, selon les termes de l'ensemble, « sur la fable de Daphné, un voyage paisible sous la forme d'un poème symphonique plein de couleurs impressionnistes ».
María Jesús Amaro Luque (1999) est principalement expérimentée dans les projets interdisciplinaires, la musique de chambre, la musique chorale, les projets de danse, les enregistrements en studio et la musique symphonique.
Elle a commencé à jouer à l'âge de 9 ans dans l'orchestre de l'Estrella de Córdoba, où il a appris la clarinette, avant de commencer ses études professionnelles du même instrument à l'âge de 11 ans au CPM Musician Ziryab. Elle a terminé ses études supérieures au CSM Rafael Orozco et un master au CS Katarina Gurska. Elle a obtenu la deuxième place au Concours international des Iberorquestas Juveniles en 2021 avec l'œuvre pour orchestre et soprano El futuro et elle a été finaliste du III Concurso de composición camerística del CSM Manuel Castillo avec Dafne en 2022. Cette œuvre a également reçu le Prix d'encouragement à la création en format régulier de la SGAE en 2023.
Une nouvelle venue dans la troupe d'opéra de Magdebourg
La soprano Elvire Beekhuizen vient renforcer l'équipe de 12 personnes du théâtre musical.
La soprano lyrique colorature néerlandaise a rejoint la troupe d'opéra en septembre. Elle débute sa première saison à Magdebourg en tant que Hope Harcourt dans Anything Goes, puis Frasquita dans Carmen.
Auparavant, elle a été membre de l'Opernstudio du Théâtre de Lübeck pendant la saison 23-24. Elle y a interprété Johanna dans Sweeney Todd, Sandmännchen/Taumännchen dans Hänsel und Gretel, Adele dans Die Fledermaus, Schleppträgerin dans Elektra ainsi que Marie dans La fille du régiment.
Elvire Beekhuizen a commencé sa formation de chanteuse de chœur à la Kinderkoor Academie Nederland. Elle a poursuivi ses études au Koninklijk Conservatorium Den Haag. Elle est lauréate du Concours Prinses Christina, semi-finaliste du Concours Belvedere et finaliste du Concours Gebrüder Graun. En 2023, elle a atteint la finale du Zenith Opera Competition et a remporté le Manhattan International Music Competition dans la catégorie « baroque ».
Par le passé, elle a notamment interprété Morgana dans Alcina de Haendel à Saluzzo en Italie, Erasto dans la première moderne de l'opéra baroque Giove in Argo d'Antonio Lotti à Dresde, Wroclaw et Görlitz, et Emmeline et Philidel dans King Arthur de Purcell à l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris. Elle est régulièrement invité par des ensembles baroques.
Rebecca Helferich Clarke, née le à Harrow (Royaume-Uni) et morte le à New York, est une compositrice et altiste britannique surtout connue pour ses œuvres de musique de chambre avec alto. Elle est considérée comme l'une des plus importantes compositrices du Royaume-Uni de l'entre-deux-guerres. Son œuvre réduite est largement tombée dans l'oubli après qu'elle eut arrêté de composer. Elle connaît toutefois depuis son 90e anniversaire (c'est-à-dire en 1976) un regain d'intérêt. Une Société Rebecca Clarke a été fondée en pour promouvoir l'exécution et la publication de sa musique.
Rebecca Clarke naît à Harrow de Joseph Thacher Clarke, un Américain, et de sa femme allemande, Agnes Paulina Marie Amalie Helferich. Son père s'intéresse à la musique et lui fait apprendre le violon à l'âge de neuf ans. Elle commence ses études à la Royal Academy of Music en 1903, mais son père la retire de l'institution en 1905 après que le professeur Percy Hilder Miles a demandé sa main (il lui léguera plus tard son violon Stradivarius dans son testament). Elle fait ses premiers séjours aux États-Unis peu après. Elle entre ensuite au Royal College of Music où elle reste de 1907 à 1910, devenant la première élève féminine de Sir Charles Villiers Stanford. À la demande de Stanford, elle laisse le violon pour l'alto au moment où ce dernier commençait à être considéré comme un instrument solo légitime. Elle étudie avec Lionel Tertis, qui était considéré comme le plus grand altiste de l'époque. En 1910, elle met en musique un recueil de poésie chinoise qu'elle intitule Tears en collaboration avec un groupe d'étudiants du RCM. Elle chante également sous la direction de Ralph Vaughan Williams dans un ensemble d'étudiants organisé par Clarke pour étudier et interpréter la musique de Palestrina.
Après les critiques de Rebecca concernant les affaires extra-conjugales de son père, celui-ci la chasse de la maison et lui coupe les fonds. Elle doit quitter le Royal College en 1910 et gagne sa vie en jouant de l'alto. Clarke devient une des premières femmes musiciennes d'orchestre professionnelles lorsqu'elle est sélectionnée par Sir Henry Wood pour jouer dans le Queen's Hall Orchestra en 1912. En 1916, elle part aux États-Unis pour continuer sa carrière d'interprète. Une pièce courte et lyrique intitulée Morpheus qu’elle compose sous le pseudonyme d'Anthony Trent est créée en 1918 lors d'un récital commun avec la violoncelliste May Mukle en 1918 à New York. Les critiques font l'éloge de « Trent » ignorant largement les œuvres créditées à Clarke créées lors du même récital. Sa carrière de compositrice culmine pendant une brève période, commençant avec la Sonate pour alto qu'elle présente en 1919 à un concours sponsorisé par Elizabeth Sprague Coolidge, la voisine de Clarke et mécène des arts. La sonate arrive première parmi les œuvres de soixante-douze participants ex æquo avec une composition d'Ernest Bloch. Coolidge déclare plus tard Bloch vainqueur. Les journalistes spéculent que Rebecca Clarke est seulement un pseudonyme de Bloch, ou au moins que ce n’est pas Clarke qui a composé ces pièces, car l’idée qu'une femme puisse composer de telles œuvres est socialement inconcevable. La sonate est bien reçue lors de sa première représentation au Berkshire music festival en 1919. En 1921, Clarke fait également bonne impression lors d'un concours de Coolidge avec son Trio pour piano, bien qu'elle rate encore le premier prix. En 1923, la Rhapsodie pour violoncelle et piano fait de Clarke la seule femme sponsorisée par Coolidge. Ces trois œuvres représentent le sommet de la carrière de compositrice de Clarke1.
Clarke commence une carrière de soliste en 1924 à Londres après avoir effectué une tournée mondiale en 1922 et 19237. En 1927 elle participe à la création de l’English Ensemble, un quatuor avec piano dans lequel elle joue avec Marjorie Hayward, Kathleen Long et May Mukle. Elle participe également à plusieurs enregistrements dans les années 1920 et 1930 et participe à des radiodiffusions musicales de la BBC. Elle compose beaucoup moins pendant cette période. Elle participe en 1931 à l'exposition coloniale à Paris avec l’English Ensemble.
Entre 1927 et 1933, elle a une relation avec le baryton anglais John Goss qui est de huit ans plus jeune et qui est marié. Il crée plusieurs de ses chants dont deux qui lui sont dédiés, June Twilight et The Seal Man. Son Tiger, Tiger, terminé au moment où leur relation s'arrête, est sa dernière composition vocale jusqu'aux années 1940.
Lors du commencement de la Seconde Guerre mondiale, Clarke est aux États-Unis pour voir ses deux frères et ne peut obtenir de visa pour rentrer au Royaume-Uni. Elle vit quelque temps avec la famille de ses deux frères et en 1942 devient gouvernante dans une famille du Connecticut. Elle compose dix œuvres entre 1939 et 1942, dont sa Passacaglia on an Old English Tune.
Elle rencontre pour la première fois son futur mari, James Friskin (un compositeur, pianiste de concert et membre fondateur de la Juilliard School), alors qu'ils sont tous deux étudiants au Royal College of Music. Ils renouent leur amitié après s'être rencontrés par hasard dans une rue de Manhattan en 1944 et ils se marient en septembre de la même année alors qu'ils sont tous deux dans leur cinquantaine. Selon la musicologue Liane Curtis, Friskin "est un homme qui donne [à Clarke] un sentiment de profonde satisfaction et d'équilibre."
Clarke est décrite par Curtis comme un des compositeurs britanniques les plus importants de l'entre-deux-guerres, et par Stephen Banfield comme la compositrice britannique la plus remarquable de cette période. Cependant sa production devient ensuite sporadique. Elle souffre de dysthymie, une forme chronique de dépression; le manque d'encouragement -et parfois le découragement pur et simple- qu'elle reçoit pour son travail la rend réticente à composer. Clarke ne se considère pas capable d'équilibrer sa vie personnelle et les demandes de composition : « Je ne peux pas à moins que cela soit la première chose à laquelle je pense le matin en me levant et la dernière chose le soir en me couchant ». Après son mariage, elle arrête de composer malgré les encouragements de son mari, mais elle continue à faire des arrangements jusqu'à peu avant sa mort. Elle arrête également de jouer.
Clarke vend le Stradivarius dont elle a hérité et instaure le Prix May Mukle de la Royal Academy. Le prix est toujours attribué chaque année aux violonistes remarquables. Après la mort de son mari en 1967, Clarke commence à écrire ses mémoires intitulés "I Had a Father Too (or the Mustard Spoon)" ; ils sont terminés en 1973 mais jamais publiés. Elle y décrit sa jeunesse marquée par des violences récurrentes de la part de son père et des relations familiales tendues qui ont affecté sa perception de sa place dans la vie.
Clarke meurt en 1979 dans sa maison à New York à l'âge de 93 ans.
Une grande partie de la musique de Clarke est pour alto. Elle a joué professionnellement de cet instrument une grande partie de sa vie. La plupart de son œuvre a été composée pour elle-même et pour les orchestres de chambre, constitués de musiciennes uniquement, auxquels elle appartenait, dont le Norah Clench Quartet, l'English Ensemble et les Aranyi Sisters. Elle fait également des tournées mondiales, particulièrement avec la violoncelliste May Mukle. Son travail est grandement influencé par les tendances musicales de la Nouvelle Musique. Clarke connaît également plusieurs compositeurs de premier plan de son époque dont Bloch et Ravel, avec lesquels son œuvre a été comparée.
L'impressionnisme de Debussy est souvent mentionné en connexion avec l’œuvre de Clarke, particulièrement ses textures luxuriantes et ses harmonies modernes. Sa Sonate pour alto (publiée la même année que les sonates pour alto de Bloch et d'Hindemith) en est un exemple avec son thème d'ouverture pentatonique, ses harmonies denses, sa nature émotionnellement intense et ses textures denses et rythmiquement complexes. La sonate reste un classique du répertoire pour alto. Morpheus, composée la même année, est sa première œuvre conséquente après une décennie de chants et de miniatures. La Rhapsodie que Coolidge sponsorise, est la pièce la plus ambitieuse de Clarke : elle dure près de 23 minutes avec des idées musicales complexes et des tonalités ambiguës contribuant aux humeurs variantes de la pièce. En contraste, Midsummer Moon, composée l'année suivante, est une miniature légère avec un solo au violon flottant.
En plus de la musique de chambre pour cordes, Clarke écrit plusieurs chants. Presque toutes les premières compositions de Clarke sont pour voix seule et piano. Son Tiger, Tiger de 1933, un recueil sur le poème "The Tyger" de Blake, est sombre et maussade, presque expressionniste. Elle y travaille pendant cinq ans à l'exclusion de tout autre travail, durant sa relation tumultueuse avec John Goss, et le corrige en 1972. Cependant, la plupart de ses chants sont légers. Ses premières œuvres sont des mélodies de salon, et elle construit une œuvre à partir de textes de Yeats, Masefield et A.E. Housman.
De 1939 à 1942, la dernière période prolifique avant la fin de sa carrière de compositrice, son style devient plus clair et en contrepoint, avec un accent sur des motivic et des structures tonales, les caractéristiques du néo-classicisme. Dumka (1941), une pièce pour violon, alto et piano, reflète la musique populaire de Bartók et de Martinů. La Passacaglia on an Old English Tune, également de 1941 et créée par Clarke elle-même, est fondée sur un thème attribué à Thomas Tallis. La pièce est modale, principalement en mode dorien, mais s'aventure dans le mode phrygien rarement entendu ; cette pièce est dédiée à « BB », apparemment la nièce de MClarke Magdalen. Toutefois, les spécialistes pensent que la dédicace se réfère plus probablement à Benjamin Britten qui organise un concert commémorant la mort de l'ami de Clarke Frank Bridge. Le Prelude, Allegro, and Pastorale, également de 1941, est une autre pièce néoclassique, écrite pour clarinette et alto (composée à l'origine pour son frère et sa belle-sœur).
Clarke ne compose rien d'aussi grand que des symphonies. Elle a écrit 52 chants, 11 œuvres chorales, le Trio pour piano et la Sonate pour alto. Son travail est oublié pendant une grande période jusqu'à ce qu'un intérêt soit renoué, lors d'une radiodiffusion en 1976 pour les 90 ans de Clarke. Près de la moitié de ses compositions n'ont pas été publiées et sont en possession de ses héritiers avec la plupart de ses écrits. Cependant, au début des années 2000, une partie de son œuvre a été publiée et enregistrée, par exemple deux quatuors à cordes et Morpheus, publié en 2002.
L'œuvre de Clarke est généralement bien reçue après sa mort. Une critique de 1981 parle de la Sonate pour alto comme « une pièce réfléchie et bien construite » d'un compositeur relativement inconnu ; une critique de 1985 note son "intensité émotionnelle et l'utilisation de couleurs sonores sombres". Andrew Achenbach, dans sa critique de plusieurs enregistrements de Clarke par Helen Callus, parle de Morpheus comme une pièce « frappante » et « langoureuse ». Laurence Vittes note que la « Lullaby » est « très douce et tendre ». Une critique de 1987 conclut « qu'il semble étonnant qu'une musique si profondément émouvante et si bien écrite soit restée dans l'obscurité toutes ces années ».
La Rebecca Clarke Society est créée en pour promouvoir la représentation, les bourses d'études et la promotion des œuvres de Rebecca Clarke. Fondée par les musicologues Liane Curtis et Jessie Ann Owens et située dans le Women's Studies Research Center à l'Université Brandeis, la Société promeut les enregistrements et les études du travail de Clarke, dont plusieurs créations mondiales, des enregistrements de pièces non publiées et plusieurs publications.
La société a rendu disponible plusieurs pièces non publiées. Binnorie, un chant de douze minutes fondé sur le folklore celte, est découvert en 1997 et n'est créé qu'en 2001. Plus de 25 œuvres inconnues ont été publiées depuis la création de la Société. Plusieurs des œuvres pour orchestre de chambre, dont la Rhapsodie pour violoncelle et piano et Cortège, sa seule pièce pour piano, sont enregistrées pour la première fois en 2000 sous le label Dutton. En 2002, la Society organise et sponsorise les premières mondiales des sonates pour violon de 1907 et 1907.
La directrice de la Rebecca Clarke Society, Liane Curtis, est l'éditrice de "A Rebecca Clarke Reader", originellement publié par Indiana University Press en 2004. Le livre est retiré de la circulation par l'éditeur après la plainte des ayants droit pour l'utilisation d'exemples musicaux. Cependant le "Reader" a depuis été réédité par la Rebecca Clarke Society elle-même.
Josef Alois Krips (Vienne, – Genève, ) est un chef d'orchestre autrichien.
Il est le fils aîné du docteur Jacob alias Josef Krips (1866–1927), juif d'origine converti au catholicisme, époux en 1901 de Luise Seitz (1879–1971), catholique.
Josef Krips est l'élève de Eusebius Mandyczevski et de Felix Weingartner. Il entre d'abord en tant que violoniste au Volksoper (Opéra populaire de Vienne, 1918–1921). Puis il devient l'assistant de Weingartner (chef de chœur).
À l'âge de dix-neuf ans, le , Josef Krips dirige l'opéra de Verdi Un bal masqué, dans une salle de la Maison des ouvriers, arrondissement Favoriten, à Vienne. Il est ensuite engagé comme chef d'orchestre à Aussig en 1924 et 1925, puis à l'opéra de Dortmund jusqu'en 1926 et à Karlsruhe où il est nommé directeur général de la musique.
En 1933, il retourne à Vienne comme premier chef au Staatsoper, tout en étant professeur à l'Académie de Vienne dès 1935jusqu'en 1938. Du fait des origines juives de son père, Krips est contraint de quitter l'Autriche après l'Anschluss de 1938. Il fuit à Belgrade où il travaille pour une saison, à l'opéra et avec des orchestres symphoniques. De retour à Vienne, l'interdiction de diriger (1939–1945) l’empêche d’exercer son métier. Il travaille alors pendant la guerre, dans une usine de produits alimentaires.
Après la fin de la guerre en 1945, Krips peut enfin de nouveau diriger. Ses collègues qui avaient continué à travailler sous le régime nazi étaient en effet interdits de diriger pendant deux ans. Il joue alors un rôle essentiel dans la renaissance de la vie musicale à Vienne.On lui doit principalement le légendaire renouveau mozartien de l'après-guerre ; il a dirigé également la réouverture du premier Festival de Salzbourg de l'après-guerre (Don Giovanni) en 1946. C'est le premier chef d'orchestre autrichien à avoir fait une tournée en Union soviétique en 1947. En 1961, il dirige à Bayreuth (Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg), dès 1963 à Covent Garden Opera, dès 1967 au Metropolitan Opera New York, en 1970 au Deutsche Oper Berlin, entre 1957 et 1973 le Staatsoper à Vienne, en 1974, l'Opéra de Paris. Durant sa carrière, qui s'est étendue sur une période de plus de 50 ans, il n'est pratiquement pas de pays qu'il n'ait visité, ni de grand orchestre qu'il n'ait dirigé.
En 1950, Krips décide de s'expatrier. Chef titulaire de l'Orchestre symphonique de Londres de 1950 à 1954, du Buffalo Philharmonic Orchestra à New York de 1953 à 1963, de l'Orchestre symphonique de San Francisco de 1963 à 1970 (séjour durant lequel, il fut nommé citoyen d'honneur de la ville), chef principal de l'Orchestre symphonique de Vienne de 1970 à 1973 à la suite de Wolfgang Sawallisch.
Josef Krips a été l'un des chefs d'orchestre les plus admirés et les plus aimés du siècle, en particulier pour ses interprétations légendaires de Mozart (dont il a gravé cinq opéras et une vingtaine de symphonies dans ce qui devait devenir une intégrale si la mort ne l'eût pas interrompue). Il fut également un interprète inspiré des autres maîtres viennois1, tel Franz Schubert. Il est considéré, avec Karl Böhm, comme l'héritier de la tradition musicale autrichienne, faite de légèreté, de joie et de rigueur.
Le , Josef Krips dirige sa toute dernière représentation, au Théâtre national de l'Opéra de Paris, dans une nouvelle production de Così fan tutte de Mozart. Il décède le à Genève. La ville de Vienne entretient, à titre honorifique, sa tombe au cimetière de Neustift am Walde.
Il a gravé plus de 150 œuvres sur disque. La plus ancienne date de 1937 : des airs avec Richard Tauber tirés de l'opéra Rossini in Neapel de Bernhard Paumgartner. Une grande partie des enregistrements de Krips est toujours appréciée, par exemple les symphonies de Beethoven avec l'Orchestre symphonique de Londres, qui ont été rééditées en CD dès les années 1990. Ses enregistrements des opéras de Mozart, tels Don Giovanni ou L'Enlèvement au sérail font référence. Ainsi que les vingt dernières symphonies de Mozart avec l'Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam, enregistrées pour le label Philips en 1972 et 1973.