Dernier tour de piste montréalais pour un quatuor de légende

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C’est l’an dernier que la nouvelle de la dissolution du Quatuor Emerson a été annoncée. Pouvait-il en être autrement ? Formé en 1976 à New York, l’ensemble étoile, qui a essentiellement gardé le même noyau depuis, sauf en ce qui concerne le violoncelliste David Finckel, remplacé en 2013 par Paul Watkins, est arrivé à un moment où ses membres ont atteint un âge où la moyenne des gens profitent déjà depuis longtemps de leur retraite. Philip Setzer, qui continuera d’enseigner le violon et la musique de chambre au Cleveland Institute of Music et à l’Université Stony Brook de New York, est d’ailleurs fier de dire qu’il deviendra grand-papa cet été.

Si certains ensembles réussissent avec un relatif succès à conserver l’excellence avec des musiciens différents, d’autres y perdent aussi leur âme. D’où l’idée de tirer un trait sur les Emerson pendant qu’ils figurent encore au panthéon des formations de musique de chambre.

Leur tout dernier récital, donné les 21 et 22 octobre au Lincoln Center de New York, reprendra le Schubert, un chef-d’œuvre crépusculaire qui permettra de manière très à propos d’inclure David Finckel, en plus du Quatuor no 13 en si bémol, opus 130, et de la Grosse Fugue, opus 133, deux œuvres écrites dans les derniers temps de Beethoven. Un évènement qui prendra donc des allures testamentaires.

Philip Setzer se dit heureux de passer le flambeau à la prochaine génération des quatuors Escher, Calidore et autres, des ensembles que lui et ses collègues ont contribué à former.

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