Jean-Pierre Rampal aurait 100 ans
Le flûtiste français Jean-Pierre Rampal, né à Marseille le est décédé à Paris le .
Jusqu'à l'âge de 13 ans, il voulut devenir artiste peintre. Son père, Joseph Rampal, professeur de flûte au Conservatoire de Marseille, apporta du mieux qu'il put son soutien à ce désir d'enfant et lui procura tout le nécessaire de peinture imaginable. Même après avoir donné à son fils, qui le réclamait avec obstination, une leçon d'essai et s'être convaincu de son talent inné pour la musique, il se refusa à lui donner une formation de musicien professionnel.
Après son baccalauréat, Jean-Pierre Rampal fit ce que souhaitait sa mère : il étudia la médecine. En 1943, alors qu'il était en troisième année, l'armée française l'obligea à quitter Marseille pour se mettre au service de la patrie dans un laboratoire médical parisien. Peu de temps après son arrivée, les examens d'entrée au Conservatoire de Paris devaient avoir lieu : lorsqu'il apprit que les candidats obtenaient de l'armée deux pleines semaines de congé pour se préparer, il s'inscrivit et fut reçu à l'examen sans difficulté. Il en sortit en 1944 avec le premier prix de flûte obtenu dans la classe de Gaston Crunelle.
À la libération de Paris, il eut l'occasion de jouer à la radio le Concerto pour flûte de Jacques Ibert et fut engagé sur-le-champ à l'Orchestre de l'Opéra de Vichy.
En 1946, âgé de 24 ans, il signa son premier contrat pour une tournée en soliste. Lorsque les obligations, qui s'étendaient peu à peu au monde entier, devinrent un obstacle à ses activités de 2e flûte à l'Opéra de Paris (1955-1960), il abandonna ce poste et ne conserva plus que celui de professeur au Conservatoire de Paris où il succéda à son maître en 1969. Constamment réinvité dans tous les festivals, il était l'artiste de musique classique que l'on pouvait entendre le plus fréquemment dans les émissions de radio en France, et un homme qui vivait avec et pour la musique.
Il a collaboré avec Francis Poulenc pour écrire la Sonate pour flûte et piano (1957) dont il fut le dédictaire et le créateur.
Rampal fonda en 1945 et en 1953 le Quintette à vent français et l'Ensemble baroque de Paris ; il s'occupa de l'édition de compositions anciennes pour flûte qui s'empoussiéraient dans les archives, et se créa un immense répertoire dans lequel ne manque aucune œuvre importante de 1700 à Pierre Boulez.
Le Concours de flûte Jean-Pierre-Rampal fut organisé à Paris afin de primer les meilleurs flûtistes mondiaux de moins de trente ans.
Jean-Pierre Rampal nous laisse 370 enregistrements ont été répertoriés (dont plus de la moitié pour Erato), s'étalant entre 1946 et 1999. Son activité entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1970 était effrénée : parfois 15 à 18 enregistrements par an. Les trois orchestres avec lesquels il a le plus enregistré sont l'orchestre de chambre Jean-François Paillard, I Solisti Veneti et l'Orchestre de Chambre de la Sarre.
Très actif en musique de chambre, il a réalisé près de cent enregistrements avec le claveciniste Robert Veyron-Lacroix.
Il a aussi su varier son répertoire en réalisant des incursions dans le monde du jazz, avec en particulier la Suite for Flute and Jazz Piano Trio de Claude Bolling (1975) considérée à l'époque comme une révolution dans le monde de la musique classique7.