Cmireb 2014 : le coffret !
Concours Reine Elisabeth, session chant 2014
2014 – DDD – CD1 : 69’ – CD2 : 68’ – CD3 : 81’ -Textes de présentation en français, néerlandais et anglais – QEC2014
Comme chaque année, le Concours Reine Elisabeth présente son coffret, dédié à la session chant 2014. Trois cd au centre de ce coffret : le cd 1 reprend les plus belles prestations issues de la finale. S’y retrouve logiquement la première partie des lauréats (Sumi Hwang, Jodie Devos, Sarah Laulan, Shao Yu, Park Hyesang et Chiara Skerath). Sélectionnées dans la nuit suivant les résultats par l’équipe du concours, les pièces de ce premier cd représentent parfaitement les caractéristiques de chaque lauréat : la sincérité de Sumi Hwang, exceptionnelle interprète de « Im Abendrot » (Richard Strauss), bien que timide dans ses débuts, Mozart précis et juste pour Jodie Devos ou encore une exécution presque parfaite des Illuminations de Britten par Chiara Skerath. Chaque lauréat est accompagné par la baguette élégante, souple et attentive de Roland Böer et l’Orchestre Symphonique de la Monnaie. Les coups de cœur des six étudiants, sélectionnés pour suivre de près le concours sur les réseaux sociaux, se retrouvent dans le cd n°2. Sélection plus large, judicieuse et logique compte tenu du cd1. On y retrouve la pureté de Daniela Gerstenmeyer dans Schubert et Mendelssohn, la jeune Sheva Tehoval, impressionnante pour son âge et une place méritée en finale mais surtout deux compositeurs peu souvent entendus : Isang Yun (Park Hyesang) et Ivor Gurney (Susanna Hurrell). Le dernier disque fait honneur aux grandes voix du concours depuis 25 ans. Outre Marie-Nicole Lemieux (2000), quelques très belles exécutions avec Hong Haeran (2011), Aga Winska (1988) ou encore Olga Pasichnyk.
Ce coffret permet ainsi au public de revivre des moments forts du concours. La question de la légitimité de certaines prestations se pose, bien que le niveau demeure très élevé. L’enregistrement pourrait perturber voire frustrer l’auditeur présent lors des épreuves : si l’on a pu être enthousiasmé par certains, la présente parution met en exergue certaines imperfections, un texte pas toujours audible, une construction moyennement aboutie, proche de la remise en question de notre classement personnel. Tant à Flagey (ou anciennement le Conservatoire Royal de Bruxelles) qu’à Bozar, la qualité d’enregistrement est au rendez-vous. Les voix ne sont jamais effacées par l’accompagnement tandis que chaque timbre, chaque pupitre ressort aisément. Un coffret à découvrir pour les amateurs de chant, une autre façon de voir ou revoir le Concours Reine Elisabeth et son ambiance.
Ayrton Desimpelaere