En direct du Concours...
Henry Kramer (Etats-Unis, 29 ans)
Henry Kramer clôture de belle manière ces douze interprétations. Chaque pianiste aura nourri la pièce de sa personnalité. Beau souci du détail pour Kramer.
Remarquable Prokofiev. Le son n'est jamais dur ni agressif. Sa prestation a décollé surtout à partir du second mouvement. Jeu ludique, virevoltant et risqué mais très beau à voir et à entendre. Verdict dans une heure environ.
Kana Okada (Japon, 25 ans)
L'imposé est très réussi. Un onzième papillon féminin cette fois. Elle nous a fait découvrir de nouveaux détails et l'orchestre aussi d'ailleurs. La partition est de mieux en mieux maîtrisée.
2e Concerto de Rachmaninov : pianiste très élégante avec de belles idées. Elle a été malheureusement trop souvent couverte par l'orchestre. Elle devait lutter dans les tutti où on aurait aimé une envolée dans un lyrisme transporté !
Alberto Ferro (Italie, 20 ans)
L'imposé de Ferro a beaucoup de classe. Très beau son, se fond bien dans l'orchestre quand il faut. Très beau pianiste intelligent, sans effet de manche. Vite la suite !
Nous avons pu entendre un Rachmaninov raffiné par Ferro. Pianiste racé, son jeu est à la fois simple et passionnant. Un peu de dureté dans la cadence du premier mouvement. Peut-être pas le meilleur choix de concerto pour lui pour un concours. Le public a salué méritoirement une très belle prestation.
Dmitry Shishkin (Russie, 24 ans)
Le concerto de Claude Ledoux : jeu en éclats, beaucoup d'aspérites dans la ligne mélodique. Il joue bien avec l'orchestre dans les titre mais son phrasé saccade manque de fluidité et de tendresse.
Voilà un Tchaikovski bien massif. Chaque note est déclamée et lourde, cela rompt la direction. Quelles octaves assourdissantes surtout quand le pied est lourd sur la pédale. Ps : je me suis quand même ennuyé. Je me rappelle du Mozart d'Alberto Ferro. Je l'attends avec impatience !
Aljosa Jurinic (Croatie, 26 ans)
Voici un beau début de soirée. Beaucoup de classe et de personnalitédans le Ledoux.. Tout ça est bien construit. D'autres couleurs que Beyer mais non moins chatoyantes.
1er Concerto de Chopin. Beaucoup d'émotions... Et peu de mots. Allez, le concours s'interrompt quelques instants. Du Grand Chopin, il a pu créer une bulle d'intimité profonde. La musique retient son souffle puis s'élance. Toujours inspiré, un même motif n'est jamais joué deux fois de la même manière. Du romantisme sensible, personnel, jamais dégoulinant. Quel dommage, c'est fini...
Chi Ho Han (Corée, 24 ans)
Première standing ovation. Rachmaninov a broyé Chopin pour le public ... Votre serviteur n'est pas totalement en phase avec ce même public ce soir... Deux pianos différents, incontestablement...
Hans H. Shu (Corée, 26 ans)
On a perdu les contrastes entre le tendre phrasé et le ressort rythmique si bien dessinés par Beyer.
Cadence uniforme et un peu agaçante ...
Prokofiev agressif. Le premier mouvement était martelé et sa cadence un déferlement d'accents à la limite de l'indigestion. .. Son jeu convenait mieux pour les caractères des autres mouvements mais globalement peu emballant.
Alexander Beyer (Etats-Unis, 21 ans)
A propos de l'oeuvre de Claude Ledoux : Waow! Superbe. Œuvre digérée et bien construite ! Le concours monte en puissance !
Premier temps fort. La prestation dans ce Rachmaninov a été tout en crescendo. Un premier mouvement un rien délicat puis de mieux en mieux. Bravo M Beyer !
Atsushi IMADA (Japon, 25 ans)
Deuxième lecture de l'imposé, très différente de la première. Beaucoup de recherche sonore. Mais ne décolle pas vraiment. On aurait aimé plus d'implication physique pour construire les climax. A certains moments, il s'est bien fondu dans l'orchestre.
Le 1er Concerto de Prokofiev globalement très réussi. Chaque mouvement était bien caractérisé. Mention spéciale pour le deuxième mouvement qui fait toujours son effet. très à l'aise mais par moment il ne passe pas la cinquième vitesse. Beau toucher et pianiste intelligent.
Yoongi KIM (Corée, 27 ans)
Tour de chauffe au Reine Elisabeth.
Voici donc la création. Personnelle du point de vue des temps et somme toute sensuelle comme le souhaite Ledoux.
Liszt décevant. Trop de bavures...Yonnji Kim a un peu manqué son entrée en matière, son jeu a manqué de fluidité et de lyrisme. Poignets trop souvent bloqués. Était-ce un bon choix que ce concerto?
Mais jeu pétillant a pu s'exprimer dans le Scherzo. Nous attendons la deuxième vision de ce rêve...