"4e Symphonie Tragique" de Franz Schubert, 175 ans

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La quatrième symphonie en ut mineur D. 417, baptisée « tragique » par l'auteur même, est composée en 1816.

Elle a été écrite un an après sa 3e Symphonie dans le courant du mois d'avril 1816. Selon la note de Schubert à la fin de la partition, la symphonie a été terminée le 27 avril 1816.
Au moment de sa composition, Schubert avait 19 ans, travaillait comme « Schulgehülfe » à l'école de son père à Vienne et postulait mais sans succès malgré l'appui de son ancien professeur Antonio Salieri, à un poste d'enseignant de musique à Ljubljana. À la même époque il avait reçu sa première commission pour la commande de la Cantate Prométhée  aujourd'hui perdue, écrite pour la fête du professeur de science politique Heinrich Joseph Watteroth, cantate qui avait reçu un bon accueil.

En écrivant pour la première fois une symphonie dans une tonalité mineure, Schubert satisfaisait une aspiration profonde. Son appellation, donnée par le musicien lui-même, est en rapport avec l'atmosphère de l'œuvre (la première symphonie écrite en mineur, et la seule, mise à part son inachevée), qui contraste avec les trois précédentes.

La première eut lieu à Leipzig le 19 novembre 1849, soit précisément 21 ans après la mort du musicien, sous la direction de August Ferdinand Riccius, dans le cadre d'un concert organisé par la société de musique Euterpe.

Le 2 décembre 1860 a eu lieu dans la Redoutensaal à Vienne un concert dirigé par Johann von Herbeck, qui comprenait les deux premiers mouvements de la Symphonie nº 4, le troisième mouvement de la Symphonie nº 6 et le finale de la Symphonie nº 3.

La symphonie a été publiée en 1884 dans le cadre de l'édition complète de toutes les symphonies de Schubert par l'éditeur Breitkopf & Härtel et sous la direction de Johannes Brahms. Brahms estimait que les symphonies dites de jeunesse de Schubert n'avaient aucune grande valeur artistique et était d'avis, « qu'elles ne devaient pas être publiées, mais seulement conservées avec piété et peut-être rendues accessibles grâce à des copies ».

Antonín Dvořák a été en son temps l'un des rares admirateurs des premières symphonies de Schubert, dans lesquelles il reconnaissait la personnalité de Schubert -en dépit de l'influence de Haydn et de Mozart- dans le « caractère des mélodies », dans la « progression harmonique » et dans les « nombreux détails exquis de l'orchestration ».

Composée de 94 feuillets grand-format, la partition est maintenant en possession de la Société Philharmonique de Vienne.

 

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