André Campra, 280 ans

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Le compositeur français André Campra (période baroque) est baptisé à Aix-en-Provence le 4 décembre 1660 et mort à Versailles le 29 juin 1744.

Chronologiquement situé entre Jean-Baptiste Lully et Jean-Philippe Rameau, il a participé au renouveau de l'opéra français. Après avoir été formé à la cathédrale Saint-Sauveur à Aix-en-Provence, il accède, en quelques années, au poste prestigieux de maître de musique de Notre-Dame de Paris, après l'avoir été successivement à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon, à la cathédrale Saint-Trophime d'Arles (devenue, et restée jusque maintenant, simple église Saint-Trophime) et à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. Il devient ensuite « batteur de mesure » à l'Académie royale de musique (l'Opéra de Paris), dont il deviendra l'inspecteur général. Il dirigera aussi les musiciens et les pages de la Chapelle royale (essentiellement des chanteurs -des chantres- adultes et des garçons en cours de formation) et en sera un des deux compositeurs « ordinaires », jusqu'à ce qu'il se retire en 1735 pour des raisons de santé.
Il est l'auteur de nombreuses œuvres profanes, notamment dans le domaine de l'opéra-ballet. Il composera un nombre également important de partitions religieuses. Certains de ses grands motets sont restés célèbres (en particulier son Requiem). Au faîte de sa gloire sous la Régence (période qui court de 1715 à 1723), Campra était encore adulé dans les dernières années de sa vie. Il meurt à Versailles le 29 juin 1744, à l'âge de 83 ans. Assez curieusement, son testament le montre pauvre, infirme, isolé dans un petit appartement versaillais, en compagnie de ses deux domestiques.
Lorsqu'il mourut, son œuvre, bien vivante et largement diffusée en province, se maintint encore au répertoire pendant plus de vingt ans.

Il est le fils de Jean-François (Giovanni Francesco) Campra, un chirurgien et violoniste originaire de Graglia dans le Piémont, et installé à Aix-en-Provence. Comme souvent, c'est un parent (en l’occurrence son père) qui lui apprend les premiers éléments de musique. Puis, tout en gardant son tempérament indépendant et colérique, il reçoit sa formation musicale et religieuse (et bien sûr générale) de la part des enseignants de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence.
Le maître de musique du chapitre canonial de cette église était alors le compositeur et joueur de serpent Guillaume Poitevin. Cette fonction de directeur de la musique faisait du chantre reçu à ce poste, tout à la fois le maître des enfants de chœur constituant la maîtrise et le maître du chœur professionnel de cette cathédrale (les parties aiguës étaient chantées par les sopranos garçons, les hommes adultes assurant les autres parties, de l'alto à la basse).
La maîtrise de la cathédrale d'Aix est à l'origine de la vocation de plusieurs musiciens, comme Laurent Belissen. Le Cardinal Grimaldi accorda au jeune Campra la tonsure cléricale en 1672. On le considérait comme très doué, alors même que, selon la tradition, jusqu'à l'âge de 16 ans il ne savait ni lire ni écrire.
Prise au pied de la lettre, cette légende semble peu vraisemblable car un élève aussi rebelle n'aurait pas pu rester longtemps dans l'école et dans le chœur. Dans le même ordre d'idées, ce serait à l'occasion de sa dix-septième année que, subitement, il apprend la lecture, l'écriture et la musique, à tel point que cette même année il compose son motet Deus noster refugium qui lui donnera une certaine renommée. Son apprentissage tardif de la lecture et de l'écriture sont pourtant remis en cause par plusieurs auteurs, comme Louis de Bonafous de Fontenai (1776), et plus récemment par Maurice Barthélemy (1995), selon lequel « on ne gardait pas les enfants peu doués dans les maîtrises, et si Campra a reçu la tonsure à l'âge où il a mué, c'est qu'il a [déjà] fait ses preuves. ». La composition de son motet signifierait plutôt qu'il avait terminé ses études et qu'il présentait son travail lui permettant de quitter la maîtrise et de commencer à voler de ses propres ailes.

En 1679 il fait un bref passage par Toulon et revient dans le chœur de Saint-Sauveur d'Aix. En 1681, il est surpris à enfreindre les règles imposées aux enfants de la maîtrise aussi bien qu'aux choristes adultes. Le règlement interdit en effet « de faire ny d'adcister aux opérats qui se font dans la ville ». La ville compte alors trois, voire quatre salles de jeu de paume qui peuvent à l'occasion se transformer en salles de théâtre. On ne sait si Campra a assisté simplement à des représentations théâtrales ou s'il y a pris part, comme musicien ou acteur ; toujours est-il qu'il risque le renvoi pur et simple. Ses maîtres se montrent toutefois bienveillants et le conservent avec eux.
Le 27 mai 1681 il reçoit le bénéfice de la chapellenie du Saint-Esprit où il ne demeure pas longtemps, partant pour Arles « jouir de maistre de musique ».
Reçu au chapitre de Saint-Trophime le 22 août13, il dirige les enfants de chœur de la cathédrale.

En 1683 il obtient le poste de maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
En 1684 il participe au concours de musique organisé par les États de Languedoc à Montpellier à la suite de la mort soudaine du maître de musique Jean Granouilhet de La Sablière ; les États lui préfèrent finalement André Mallet, mais lui accordent un défraiement important et l'invitent à venir faire chanter à la session suivante de 1685.
De 1694 à 1700 il est maître de musique de Notre-Dame de Paris. Il produit donc d'abord de la musique sacrée et se fait une réputation par ses motets.

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