Antoine Forqueray, 325 ans
Antoine Forqueray, né à Paris en septembre 1672 et décédé à Mantes-la-Jolie le à l'âge de 71 ans, est un compositeur et gambiste français de la période baroque.
Il est le second d'une lignée de compositeurs qui comprend son père Michel I (1650- 1714) organiste, son fils Jean-Baptiste (1699-1782) comme lui violiste, son cousin Michel II (1681-1757), organiste et Nicolas-Gilles (1703-1761), organiste. La famille Forqueray est issue de Chaumes-en-Brie en Seine-et-Marne, également berceau des Couperin.
Le Mercure Galant d'avril 1682 nous apprend qu'il eut l'honneur, très jeune, de jouer de la basse de violon devant Louis XIV et que celui-ci demanda qu'on enseignât la viole au jeune musicien. Devenu gambiste virtuose, il est nommé musicien ordinaire de La Chambre du Roy Louis XIV en 1689.
Jusqu'en 1710, il est accompagné de sa femme, Angélique-Henriette Houssu, claveciniste, dans ses récitals. Ainsi, convié par la Duchesse du Maine, le couple se produit souvent à la Cour du Château de Sceaux, en compagnie de Robert de Visée. Il participe aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux dans le cercle des chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel. À partir de 1710, le couple se déchire. Antoine Forqueray accuse Angélique-Henriette Houssu d'adultère le 11 novembre 17093. Par ailleurs, son épouse avait depuis 1700 porté plainte à quatre reprises pour violence conjugale auprès de commissaires parisiens, et commencé une procédure de séparation d'habitation avec son mari.
En 1736, il se retire à Mantes-la-Jolie où il meurt en 1744.
Antoine Forqueray n'a rien publié de son vivant. Quelques années après sa mort, son fils Jean-Baptiste publie 29 pièces de son père, pour la basse de viole et basse continue, en ajoutant trois pièces de sa composition (incluses dans la troisième suite). Il en publie également une adaptation pour clavecin seul.
Nous avons là des pièces de tout premier intérêt et, derrière leurs titres les plus divers, d'une grande variété d'esprit et de caractère. Parmi elles, des hommages à de grands confrères (Leclair, Rameau, Couperin), mais aussi des moments d'espièglerie (La Portugaise), de tendresse et de grâce (La Buisson), d'éclat théâtral (La Jupiter), voire de dépaysement instrumental (La Mandoline). Tout cela dans un langage très personnel où perce la fougue du musicien, un langage qui « compte parmi ce que l'époque a conçu en France de plus passionné, l'un de ceux pour lesquels l'épithète de baroque paraît le mieux convenir. »