Bruno Maderna, 50 ans
Le compositeur et chef d’orchestre italien Bruno Maderna est né le 21 avril 1920 à Venise et mort le 13 novembre 1973 à Darmstadt.
Il nait à Chioggia sous le nom de Bruno Grossato et reprendra plus tard le nom de sa mère Maderna. Celle-ci meurt alors qu'il n'a que 4 ans. C'est son père qui lui assurera une formation musicale, si bien qu'à 7 ans, Bruno Maderna dirige plusieurs orchestres en Italie du Nord. Aidé par la Comtesse de Polignac, il fait ses études au Conservatoire Sainte-Cécile à Rome avec Alessandro Bustini et obtient en 1940 son diplôme de composition.
Il se perfectionne à Venise avec Gian Francesco Malipiero au Conservatoire Benedetto Marcello et suit des cours de direction d'orchestre avec Antonio Guarnieri et Hermann Scherchen.
Il est fait prisonnier par les SS allemands en 1945, puis il rejoint des partisans antifascistes.
Il enseigne au Conservatoire de Venise puis, à partir de 1954, aux cours d'été de Darmstadt et, à partir de 1960, aux cours d'été de Darlington. Il enseigne enfin au Conservatoire de Milan entre 1957 et 1958.
Il a dirigé à la Scala, à Londres, Amsterdam, Berlin, Tokyo. Il est devenu chef de l'Internationales Kranichsteiner Kammerensemble de Darmstadt après avoir pris la nationalité allemande. Il a enseigné au Conservatoire de Rotterdam en 1967, au Mozarteum de Salzbourg (1967-1970), à Tanglewood et à la Juilliard School de New York (1971-1972). Il a été chef permanent de l'Orchestre Symphonique de la R.A.I. de Milan (1971-1973).
Avec l'Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo, il a enregistré Le Mandarin merveilleux et la Suite de danses de Bela Bartok (RCA).
Il a créé de nombreuses œuvres de Carlos Roqué Alsina, Gilbert Amy, Luciano Berio, Sylvano Bussotti, Niccolò Castiglioni, Jacob Druckman, Sandro Gorli, Giselher Klebe, Giacomo Manzoni, Paul Méfano, Luigi Nono, Luis de Pablo, Karlheinz Stockhausen,
Anatol Vieru, Robert Wittinger, Iannis Xenakis et Hans Zender.
Il est notamment le compositeur de l'opéra Satyricon.
Parmi ses élèves, on compte le chef d'orchestre et compositeur Giuseppe Sinopoli.
Son instrument soliste de prédilection était le hautbois. C'était pour lui l'instrument "aulodique" parfait. Ce mot est tiré d'aulos et de mélodique.
Il meurt d'un cancer à 53 ans. Plusieurs œuvres ont été dédiées à sa mémoire :
Calmo de Luciano Berio
Rituel in memoriam Bruno Maderna de Pierre Boulez
Duo pour Bruno de Franco Donatoni.
Vue sur les Jardins Interdits d’Henri Pousseur.