Carl Zeller, 125 ans
Le compositeur autrichien Carl Zeller est, avec Franz von Suppé, Johann Strauss et Karl Millöcker, le quatrième classique de l'opérette de ce qu'on appelle "l'âge d'or" de l'époque de l'Empereur François-Joseph à Vienne.
C'est surtout son Oiseleur (1891) qui lui a valu la renommée immortelle de maître de la muse légère. Ses arias et ses chansons (Wie mein Ahndl zwanzig Jahr, Schenkt man sich Rosen in Triol, Ich bin die Christel von der Post, entre autres) sont encore connues et appréciées aujourd'hui.
Pourtant, Zeller n'était pas compositeur à plein temps, mais juriste et fonctionnaire d'État qui composait par passion des chœurs d'hommes, des opéras et des opérettes. Zeller est né le 19 juillet 1842 à St. Peter in der Au en Autriche. Son père est mort peu après sa naissance.
Le talent musical de Zeller se manifeste très tôt. Dès l'âge de sept ans, il jouait déjà de l'orgue à l'église paroissiale de St. Peter in der Au et apprenait à jouer de différents instruments d'orchestre.
En raison de sa belle voix, il devient enfant chanteur à la chapelle de la Cour de Vienne et reçoit sa formation musicale auprès du pédagogue musical Simon Sechter.
À l'âge de treize ans, il écrit ses premières compositions.
Après avoir mué, Zeller entre au lycée de l'Abbaye de Melk où il obtient son baccalauréat avec mention en août 1861.
Il étudie ensuite le droit à Vienne et obtient son doctorat en droit le 3 avril 1869 à Graz. Au cours de sa carrière de juriste, il parvient à gravir les échelons jusqu'à devenir conseiller de la cour au ministère de l'éducation de Vienne.
Sa véritable carrière musicale débute en 1876 avec l'opéra-comique Jaconde, avec lequel il connaît un premier succès. Ses autres opéras et opérettes n'eurent que peu de succès. Mais avec les opérettes Der Vogelhändler (1891) et Der Obersteiger (1894), il créa deux œuvres dont le succès perdure encore aujourd'hui et avec lesquelles il s'est érigé en maître de son art.
Carl Zeller était très apprécié dans tous les cercles de la société viennoise pour sa beauté, son intelligence et ses bonnes manières. Dans les dernières années de sa vie, il fut toutefois gravement marqué par des signes de paralysie et une atrophie musculaire ; à partir de 1896, il fut cloué dans un fauteuil roulant. De plus, une querelle d'héritage lui a donné du fil à retordre, au cours de laquelle il a été accusé de deux parjures. Il ne verra cependant pas la révision du verdict de culpabilité. Sept ans seulement après son célèbre oiseleur, Carl Zeller meurt d'une pneumonie le 17 août 1898 à Baden près de Vienne.