Claude Balbastre, 225 ans

par

Claude Balbastre (parfois cité comme Claude Bénigne Balbastre), né le 8 décembre 1724 à Dijon et mort le 9 mai 1799 à Paris, est un organiste, claveciniste et compositeur français.

Il est baptisé en l'église Saint-Michel de Dijon le 9 décembre 1724, fils de Bénigne Balbastre, organiste à la cathédrale de Dijon, son premier professeur, et de Marie Millot. Son parrain est Maître Claude Fyot, correcteur à la chambre des comptes, et sa marraine Demoiselle Pierrette Tortochaut, épouse de Pierre Phosson, conseiller et notaire royal.

A la mort de son père lorsqu'il n'a que 13 ans, il poursuit sa formation auprès de Claude Rameau, frère de Jean-Philippe Rameau, qui lui succède. En 1743, il reprend la tribune de la cathédrale à la suite de son maître. Il bénéficie de l'aide bienveillante de ce dernier lorsqu'il s'installe à Paris en 1750 et peut ainsi se faire connaître de la haute société : le 21 mars 1755, il débuta au Concert Spirituel par un concerto d'orgue fort admiré. Il est nommé organiste à l'église Saint-Roch à Paris en 1756. Il accède progressivement aux postes les plus prestigieux : organiste à Notre-Dame de Paris en 1760, claveciniste à la Cour de France où il enseigne à Marie-Antoinette, et il devient l'organiste du Comte de Provence et de la Chapelle royale.

Le 2 janvier 1763, en l'église Saint-Roch à Paris, il épouse Marie-Geneviève Hotteterre, fille de Jacques-Martin Hotteterre et descendante de cette célèbre famille de musiciens normands. Le compositeur et biographe anglais Charles Burney visita Balbastre en 1770, dans ses appartements rue d'Argenteuil et mentionna dans une lettre le magnifique clavecin Ruckers en possession du musicien : « [J'ai pu] voir et entendre un remarquable clavecin Ruckers qui est en tout point un bijou … Il est peint et vernis comme une tabatière. Sur l'extérieur se trouve la naissance de Vénus ; l'intérieur du couvercle, l'histoire de l'opéra le plus fameux de Rameau, « Castor et Pollux » ; la Terre, l'Enfer et l'Élysée y sont représentés ; en Élysée, assis sur une berge, ce célèbre compositeur lui-même tient une lyre à la main … Le son de cet instrument est plus délicat que puissant ; l'un des registres est en buffle, mais très doux et agréable ; le toucher est très léger en raison des becs qui en France sont toujours faibles »

À partir de 1776, il est organiste de Monsieur frère du Roi, professeur du Duc de Chartres, de la Reine Marie-Antoinette, et tient l'orgue à l'Abbaye de Notre-Dame aux Bois. Enfin, il reçoit un quartier à l'orgue de la Chapelle royale à Versailles.

En 1777, il est signalé comme organiste à l'église Saint-Roch de Paris.

Malgré ses états de service, il parvient, en se ralliant -au moins en apparence- aux idées nouvelles, à traverser la Révolution et à conserver son poste à Notre-Dame (transformée en temple de la Raison) où il exécute ses adaptations des hymnes révolutionnaires à l'orgue. Il est vrai que son jeu a toujours été prisé du public : sa fantaisie est telle, même à l'église, qu'en 1762, l’Archevêque de Paris lui fait interdiction de jouer pendant la messe de minuit « à cause la multitude qui venait entendre l’organiste et qui ne conservait pas le respect dû à la sainteté du lieu. ». En 1766, le même prélat interdit ses Te Deum de la veille de saint Roch, « parce qu'ils attiraient trop de monde à l'église ».

Il meurt à Paris, sur la paroisse Saint-Roch, le 20 floréal an VII (9 mai 1799), oublié de tous.

Les commentaires sont clos.