En France, la "vague bleue" des municipales inquiète le milieu culturel

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Un article de Clarisse Fabre dans "Le Monde" du 3 mai.
Après l'éviction du directeur du théâtre de Roanne, décidée par le nouveau maire UMP, Yves Nicolin, les professionnels de la culture ont l'œil rivé sur la carte de France. D'autres points rouges y clignotent, avec plus ou moins d'intensité, comme le souligne Madeleine Louarn, directrice du Syndeac, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, qui regroupe la plupart des patrons des établissements de spectacle vivant.

"On ne peut pas dresser une liste complète, car certains dossiers trouveront peut-être une issue favorable, au terme d'un “gentlemen's agreement”. Il faut laisser le temps aux nouveaux élus de prendre leurs marques, certes, mais la situation est préoccupante comme jamais », résume la metteuse en scène de la compagnie de L'Entresort, installée à Morlaix (Finistère).

La « vague bleue » des élections municipales de mars, qui a entraîné la victoire de nombreux élus UMP, va-t-elle se traduire par des réductions de subventions dans la culture, voire par une réorientation de la programmation de certaines scènes ? D'ores et déjà, quelques maires ont fait usage de méthodes inédites.

C'est le cas à Saint-Etienne. L'Opéra Théâtre de la ville est dans le collimateur du nouveau maire, Gaël Perdriau (UMP). Il dénonce la gestion de l'équipe sortante socialiste, faisant état d'« un trou d'un million d'euros » dans le budget de fonctionnement de l'Opéra Théâtre. Celui-ci a traversé des turbulences depuis 2008, avec des changements de direction, et des travaux avaient été programmés pour une mise aux normes de sécurité du bâtiment.

Mercredi 30 avril, neuf cadres chargés de la culture à Saint-Etienne ont été suspendus dans le cadre d'une enquête administrative ayant pour objet de « graves dysfonctionnements » financiers et, en matière de sécurité, à l'Opéra Théâtre de la ville. « Neuf personnes sont suspendues à titre conservatoire de leurs fonctions pour qu'elles puissent préparer dans la sérénité leurs observations dans l'enquête administrative qui vient d'être ouverte », a déclaré à l'AFP Michel Béal, adjoint au maire chargé des ressources humaines.

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