Guillaume Dufay, 550 ans

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Guillaume Dufay (ou Du Fay, Du Fayt), est un compositeur de l'école bourguignonne (qui constitue le point de départ de l'école franco-flamande) né en 1397 peut-être à Cambrai ou Fay près de Cambrai, plus probablement à Beersel -non loin de Bruxelles- ou Chimay, et mort le 27 novembre 1474 à Cambrai.

Son nom dit son origine, car ce sont dans les hameaux de Belgique romane et du nord de la France que l'on parle d'un « fayt », c'est-à-dire d'une hêtraie.

D'abord formé comme « enfant de chœur » (enfant chantant la partie aiguë dans le chœur), Dufay étudie la musique à la maîtrise attenant à la cathédrale de Cambrai, et chante donc la musique liturgique nécessaire aux offices de l'Église catholique, au sein de cet ensemble vocal alors renommé (tout comme l'étaient ceux de bien d'autres édifices religieux, en France et en Europe). Plus généralement, les garçons de la maîtrise et les choristes (tous masculins et professionnels) avaient aussi à chanter de la musique moins directement liturgique, essentiellement des motets.

Il arrivait alors que la cathédrale fournisse quelques-uns de ces interprètes (ces chantres) à d'autres églises, ou même parfois à Rome. Ainsi Dufay participe, dans la suite de l'Evêque de Cambrai, au Concile de Constance en 1417-1418. C'est à Constance justement, en 1419, que le Prince Carlo I Malatesta l'embauche à la Cour de Rimini (Italie). Il y compose ses premiers motets.

En 1428, il devient chantre à la chapelle papale et est ordonné prêtre.

Il sert la famille d'Este et séjourne à la Cour de Savoie entre 1425 et 1428, puis à Rome jusqu'à 1433 avant de partir pour Chambéry, Florence, Ferrare, Genève ou Lausanne, dont il devient chanoine de la cathédrale en 1431.

En 1436, pour l'inauguration du dôme de Brunelleschi à Florence (la cathédrale, il duomo), Dufay compose le motet Nuper rosarum flores.

En 1437, il rencontre Gilles Binchois à la Cour de Bourgogne, le 5 mai. Une lettre du pape mentionne qu'il est bachelier en droit. Il quitte la chapelle papale à la fin du même mois et retourne à la Cour de Savoie.

En 1439, âgé de quarante-deux ans, il retourne à Cambrai où il dirige la maîtrise de garçons et le chœur de la cathédrale.

En 1458, il se retire définitivement en servant comme chanoine dans cette cathédrale de Cambrai. Il fut également chanoine de Sainte-Waudru de Mons.

Il meurt en 1474, à Cambrai, à l'âge de 77 ans. Sa pierre tombale, retrouvée en 1859 (la cathédrale ayant été détruite à la Révolution), est désormais conservée au Palais des beaux-arts de Lille.

Compositeur le plus célèbre d'Europe au XVe siècle, estimé des Rois Charles VII et Louis XI mais surtout des Ducs de Bourgogne, Dufay marque le début de l'école franco-flamande, dont le rayonnement perdure jusqu'à la fin du XVIe siècle. En combinant avec brio l'Ars nova de Philippe de Vitry, l'harmonie (la « contenance angloise ») de John Dunstable et la mélodie italienne, sa musique annonce le madrigalisme et la musique de la Renaissance.

« Pasqueyes, chansons, cramignons de Liège, nous revoilà dans la musique, qui demeurait le grand art wallon. Les Hainuyers continuèrent à en commander l'évolution aussi longtemps que la polyphonie garda la faveur. Dufay l'avait dotée de la messe unitaire, bâtie sur un seul thème... »

Dufay acquiert une grande renommée par la qualité de ses rondeaux, tels Donnez l'assaut à la forteresse ou La plus mignonne de mon cœur. Précurseur d'Ockeghem ou Josquin des Prés, il utilise des thèmes profanes pour certaines de ses messes, telle la célèbre L'Homme armé. Il est le premier à composer un Requiem, dont la partition est perdue. Il compose aussi des cycles complets pour l'Ordinaire de la messe : Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus. On a également de lui 83 ballades, chansons polyphoniques, virelais et rondeaux, 76 motets et neuf messes.

 

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