Joseph Wölfl, 250 ans

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Le pianiste et compositeur Joseph Johann Baptist Wölfl est né à Salzburg, 24 décembre 1773 et mort à Londres 21 mai 1812.

Son père, Johann Paulus Wölfl (1737-1795), issu de la petite noblesse, est haut fonctionnaire. Diplômé en jurisprudence, il occupe des postes auprès de différents tribunaux de Bavière, puis en 1769, passe au service du prince-évêque de Salzbourg, Hieronymus von Colloredo-Mansfeld, comme percepteur des impôts.

Woelfl a reçu très jeune les leçons de Leopold Mozart. Placé à la maîtrise de la cathédrale, il bénéficie des cours de Michael Haydn (le frère de Jopseph), qui y est organiste.

En 1783, sa mère est vraisemblablement déjà décédée, il intègre l'école de la chapelle de la cour. Il semble qu'il continue à suivre parallèlement les cours privés de Leopold Mozart, mais aussi de sa fille Nannerl, pour le piano. Est-il interne à la maîtrise ? Loge-t-il chez les Mozart comme cela était l'usage pour les jeunes maîtrisiens et les élèves des maîtres ?
De 1786 à 1788, il est immatriculé à l'Université bénédictine de Salzburg.
Le 28 mai 1787, son professeur Leopold Mozart décède. Johann, dont la voix a mué, doit quitter la maîtrise et l'école de la Cour.

En 1790, il se rend à Vienne, peut-être pour étudier avec Wolfgang Amadeus Mozart. On ne connaît pas la nature exacte de leurs relations, mais Mozart l'aurait recommandé auprès du Prince Michael Kleofas Ogiński (1765- 1833), qui l'engage à Varsovie en 1791.

Le 26 octobre 1792, Woelfl (qui abandonne l'orthographe originale de son nom), organise un concert où il interprète un choix représentatif de son art de pianiste et de compositeur, un concerto, une sonate, une symphonie, des variations sur un air polonais. Il fait une très grande impression et s'affirme dès lors comme l'un des meilleurs pianistes du temps.
Les troubles politiques liés à la partition de la Pologne poussent son maître à l'exil. Woelfl regagne Vienne, en 1795, avec déjà une grande renommée de concertiste.

Il devient le rival (comme Joahn Nepomuk Hummel) de Ludwig van Beethoven, avec lequel il entretient des relations amicales et participe avec lui à des joutes d'interprétation et d'improvisation que les revues musicales ne manquent pas de commenter. L'"Allgemeine Musikalische Zeitung" apprécie « son comportement sans prétention et agréable...» un jeu « non seulement d'une agréable originalité, mais aussi une combinaison très rare de puissance et de délicatesse ».
Il se fait également un nom pour ses compositions dédiées à son instrument, mis aussi pour l'orchestre et un premier opéra, Der Höllenberg, sur un livret de Schikaneder, créé à Vienne avec succès en 1795.

En 1798, il épouse l'actrice Theresa Klemm, ils ont un enfant l'année suivante, mais cette union ne dure pas.

Son opéra Der Kopf ohne Mann, créé à Vienne est un succès.

En 1799, il entreprend une longue tournée de concerts qui le mène à Brno, Prague (17 mars), Dresden, Leipzig (il y donne deux concerts supplémentaires) à Hamburg (où il pense s'installer), Berlin (14 mai) , Stettin, Ludwiglust, de nouveau à Hamburg où il donne de nombreuses leçons bien rémunérées. De Hamburg, il rayonne : il se signale à Lübeck, Weimar, Breslau, Magdeburg, Halle, Leipzig, Dresden.

En 1801, il est à Braunschweig, Kassel, Frankfurt am Main, Mainz (Mayence), Coblenz, Trier (Trèves), Metz, Hannover. Dans une lettre à son éditeur du 13 avril, depuis Braunschweig, il annonce le projet se rendre à Paris et Londres.
Il est à Paris à l'automne 1801, il y renoue avec le succès. Début 1804, son opéra L'amour romanesque remporte un succès considérable. Il se rend aux Pays-Bas qui lui sont pécuniairement favorables, mais en raison de la guerre, il ne peut passer en Angleterre.

Il met en chantier un grand opéra héroïque en trois actes, Fernando (Don Fernand) ou les Maures, sur un livret de De Bussy. Il est créé le 11 février 1805, Salle Favart (Opéra-Comique). Unique représentation, c'est un échec.

Il arrive à Londres où il est très attendu par les mélomanes, en mai 1805. Il y soulève l'enthousiasme avec ses œuvres concertantes et symphoniques, ses ballets ont un grand succès, mais il n'a aucune commande d'opéra. Le ballet Victoire navale et triomphe de Lord Nelson, reçoit un accueil triomphal le 21 octobre 1805, mais la mort de l'amiral empêche d'autres représentations. Le 21 décembre, le ballet La Casa Rara, représenté au Kings Theatre est également un grand succès.

Il est engagé par l'impresario Salomon, pour ses célèbres concerts.

Il meurt subitement en mai 1812, mais pendant près de deux ans, on spécule, en partie grâce à l'Allgemeine Musikalische Zeitung, qu'il est toujours en vie.

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