La viola organista de Leonard de Vinci

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Léonard de Vinci rêvait d'un instrument réunissant orgue, clavecin et viole de gambe : la viola organista dont il a laissé de nombreux dessins mais qu'il n'a pas eu le temps de construire.
Cinq cents ans plus tard, le pianiste polonais Sławomir Zubrzycki en a construit un prototype présenté en Pologne en 2013.
Selon les croquis du maître, les cordes de la viola organista, disposées dans une boîte résonnante (comme le clavecin) ne seraient pas pincées mais frottées par un système de poulies actionnées par les touches et les pédales.
Un premier prototype fut construit à Nuremberg, que Michael Praetorius évoque dans son Syntagma Musicum (1620) comme l’instrument révolutionnaire qui peut reproduire à la fois un son de clavier et de cordes, et obtenir des sons longs et soutenus. Un instrument adapté tant à la musique de la rue que de la cour.
Lorsqu'il en découvre le principe de fonctionnement, Sławomir Zubrzycki est devant une réplique signée Jan Jarmusewicz, un facteur polonais du 19e siècle. Mais l'instrument n'est plus en état et, pendant trois ans, Sławomir Zubrzycki remonte le fil de l'histoire d'un instrument oublié mais il ne retrouve aucun instrument ayant survécu jusqu'à nos jours et les croquis de Léonard de Vinci ne donnent aucune précision sur la nature des matériaux à utiliser et les détails techniques.
Sławomir Zubrzycki dit s’être inspiré à la fois de la facture des instruments à cordes et de ceux à clavier. A l'intérieur de la viola organista, 61 cordes d'acier sont reliées aux touches du clavier. La pédale fait tourner quatre poulies enveloppées de crin de cheval qui viennent frotter les cordes et produire un son. Le résultat ressemble à un son d'un consort des violes ou à un orgue.

 

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