Le "Beethoven japonais" avait un "nègre"

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SamuragochiLe compositeur japonais Mamoru Samuragochi, a révélé mercredi être un imposteur. Célèbre pour des compositions aussi variées que la Symphonie n° 1, Hiroshima ou la bande-son du jeu vidéo Resident Evil, le musicien était en réalité aidé d'un "compositeur fantôme" qui écrivait tout ou partie de ses partitions, et ce depuis plusieurs années. Surnommé "le Beethoven de l'ère digitale" en raison de sa surdité, devenue totale il y a quinze ans, Samuragochi était à 50 ans au faîtes d'une carrière d'iconoclaste, l'homme étant reconnu pour sa capacité à faire le grand écart entre musique classique et musiques de jeux vidéo.
"J’ai commencé à utiliser quelqu’un pour composer à ma place vers 1996, lorsqu’on m’a commandé une musique de film pour la première fois. Cette personne m’a aidé pour plus de la moitié de cette bande originale", a avoué Mamoru Samuragochi, qui avait expliqué en 2001 au magazine américain Time que la perte de l'audition avait été "un don de Dieu", lui permettant de se mettre à l'écoute de ses "sons intérieurs". En mars, la télévision publique japonaise NHK avait consacré un documentaire au vrai-faux compositeur. Dans cette émission, intitulée "Mélodie de l'âme", la NHK avait suivi Samuragochi lors d'une visite dans la région du Tohoku (nord-est) dévastée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Des dizaines de milliers de Japonais s'étaient ensuite précipités pour acheter sa Symphonie n° 1, hymne à la reconstruction rebaptisé par le public "Symphonie de l'espoir". Sa maison de disque a aujourd'hui retiré ses albums des bacs, et les tournées prévues seraient sur le point d'être annulées. M. Niigaki aurait décidé d'avouer car la sonate pour violon de M. Samuragochi doit accompagner le programme du patineur artistique japonais Daisuke Takahashi lors des Jeux olympiques de Sotchi. Il ne voulait pas risquer un discrédit pour l'athlète nippon.

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