Le quotidien des Grands...

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Carnegie Hall accueille actuellement une exposition de notes et objets personnels de compositeurs dont les oeuvres sont données dans le cadre du Festival qui se terminera dimanche soir alors que l'exposition se poursuivra jusqu’au 5 mai.
On peut ainsi s’y émouvoir devant une page de notes de Beethoven pour le Final de sa Neuvième Symphonie (Ode à la Joie) : premiers « jets » de ce qui donnera lieu à un véritable symbole de soulèvement universel, de la main d'un homme déjà âgé, sourd, hirsute, grincheux et misanthrope. On y trouve aussi la cuillère avec laquelle il prenait ses remèdes, rappel poignant de ses déboires physiques.
Pour Mozart, on trouve un billet de concert des années 1780 et des partitions autographes de trois duos pour instruments à vent (K.487, n° 1, 3 et 6), qu'il annote "en jouant aux quilles".
Richard Strauss est là avec des lettres manuscrites et le fer à cheval qui pendait dans la cour de sa maison de Vienne.
De Schoenberg, des lettres qui montrent combien le compositeur "était sûr de lui", dixit Otto Biba, le directeur des archives de la Gesellschaft der Musikfreunde (Société des Amis de la Musique) à Vienne et organisateur en chef de l'exposition,. On y trouve aussi son refus de participer à un hommage à Strauss pour son 50e anniversaire car, écrit-il, "dans une lettre à Mme Mahler, Mr. Strauss a écrit à propos de moi:« Seul un psychiatre peut aider le pauvre Schoenberg".
Un petit coin d'une armoire est réservé à Brahms, le chouchou de la Gesellschaft. Nous savions, depuis un portrait de Willy von Beckerath, qu'il fumait des cigares. Ici, c'est la machine à rouler les cigarettes de Brahms qui est proposée, avec une cigarette qu'il n'a jamais eu le temps de fumer.
Avis aux amateurs.

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