Richard Strauss en question à Munich

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Le conseil municipal de Munich entame cette semaine une série de réunions pour discuter de la possibilité de renommer des rues portant le nom de personnes ayant des liens avec le nazisme.
Les archives d'État de Munich ont examiné les noms de plus de 6 000 rues et 372 d'entre elles font l'objet d'un examen par le conseil municipal. Il s'agit, entre autres, de la Richard-Strauss-Strasse et du Richard-Strauss-Tunnel, ainsi que de l'Arabellastrasse et de l'Arabellapark inspirés par l'un des opéras du compositeur, Arabella.

Les relations de Strauss avec le nazisme ont fait l'objet de nombreuses études. Ses sympathies pour le régime lui valent d'être nommé président de la Chambre de musique du Troisième Reich, poste dont il est ensuite contraint de démissionner après l'interception d'une lettre qu'il a écrite à l'écrivain juif Stefan Zweig. Les tensions avec le régime ne l'empêchent pas d'être chargé d'écrire la musique de l'Hymne olympique pour les Jeux de Berlin (1936). Dans les années qui suivent, le compositeur conserve une position entre distance et complaisance, tentant de faire face aux difficiles années de guerre.

Selon le Süddeutsche Zeitung, deux listes ont été établies à Munich : une "liste courte" de 45 rues (qui inclut Strauss) dont la discussion est jugée urgente, et une liste longue pour plus tard.
Le changement de nom est une solution extrême et rare : dans la plupart des cas, des mesures moins radicales sont ennvisagées, comme une plaque explicative.

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