Théodore Dubois, 100 ans

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Clément François Théodore Dubois, né le 2 à Rosnay et mort le  à Paris, est un organiste, pédagogue et compositeur français.

Ses parents, Nicolas Dubois et Célinie Charbonnier ont deux enfants : Ferdinand, né en 1832, instituteur, emporté par la typhoïde, et Théodore. À dix ans, alors qu’il revient de la cathédrale de Reims, ce dernier annonce qu’il veut être organiste. Son grand-père François Charbonnier lui achète l’harmonium du château du village et lui fait donner des cours par le tonnelier Dissiry, organiste à Gueux. Il doit rapidement prendre des cours à Reims, auprès de Mlle Charpentier puis de l’organiste de la cathédrale, Louis Fanart. Il se rend à pied deux fois par semaine pour suivre ses cours et devient rapidement le titulaire de l’orgue de Gueux.

En 1853, il entre au Conservatoire de Paris où il suit les cours de piano de Marmontel, apprend l’orgue avec François Benoist, l'harmonie et accompagnement pratique dans la classe de François Bazin et la composition avec Ambroise Thomas. Il obtient son premier prix d'harmonie et accompagnement pratique en 1856, son premier prix de contrepoint et fugue en 1857 et son premier prix d'orgue en 1859.

En 1859, Théodore Dubois monte en loge pour la première fois au concours du Grand Prix de Rome de composition musicale et obtient un second Grand Prix. L'année suivante, il retente le concours mais échoue. A sa troisième tentative, il remporte le Premier Grand Prix de Rome avec la cantate Atala en 1861.

Après son séjour à la villa Médicis, il devient d’abord, jusqu’en 1869, maître de chapelle à l’église Sainte-Clotilde (dont il était auparavant organiste), puis à l’église de la Madeleine, jusqu’en 1877. Il succède alors à Camille Saint-Saëns au poste d’organiste de cette église.

En 1871, il est professeur d’harmonie et de composition au Conservatoire de Paris et il est élu membre de l’Académie des beaux-arts sur le fauteuil de Charles Gounod en 1894.

En 1896, il devient directeur du Conservatoire, succédant à son ancien professeur et ami Ambroise Thomas. Il y demeure jusqu’en 1905, année où il démissionne.

Vers cette époque également, se développe la polémique qui suit l’exclusion de Maurice Ravel du concours d’essai au prix de Rome. La question est donc posée d’un lien entre les deux évènements, Dubois s’étant montré hostile aux musiciens de la jeune génération, trop éloignés des conceptions qui prévalent au XIXe siècle. En fait, il s’avère qu’il ne s’agit pas de démission de sa part, mais de départ à la retraite, conformément au désir souvent exprimé de se consacrer plus complètement à la composition.

Son œuvre est considérable : plus de cinq-cents œuvres répertoriées au catalogue de Christine Collette-Kléo (Université Paul-Valéry, Montpellier).

Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le , puis officier et enfin commandeur par décret du .

Sa musique, en partie produite à une époque où elle semblait déjà issue d’un siècle révolu, trouve un regain d’intérêt, grâce au Palazzetto Bru Zane, à Venise.

Néanmoins, son oratorio intitulé Les Sept Paroles du Christ en Croix, a toujours été chanté, jusqu’à aujourd’hui, spécialement pendant la Semaine sainte.

Le , Théodore Dubois épouse la pianiste Jeanne Duvinage (1843-1922), dont le père a été second chef d’orchestre à l’Opéra-Comique, avant d’entrer dans l’administration des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée. Ils ont deux enfants, le premier mort à neuf ans et Charles, né en 1877, membre de l’École française de Rome.

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