Un rapport qui combat les idées reçues

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En France, le syndicat professionnel des employeurs du spectacle vivant (Les Forces Musicales) a présenté mercredi les résultats d’une étude inédite sur les opéras en région dont le but est de mieux appréhender leur rayonnement culturel et économique. 
Deux années de travail ont été nécessaires pour recueillir les données concernant 20 maisons d’opéras et deux festivals d’art lyrique : Aix-en-Provence et les Chorégies d'Orange.
Un travail ambitieux, basé sur 12 000 questionnaires, pour dessiner un portrait socio-économique du milieu. Et le mode de gestion et de financement étant spécifique à chaque institution, il a fallu compiler énormément de données pour arriver à un résultat représentatif. Le rapport présente une synthèse nationale de la réalité des opéras en région et une version propre à chaque maison.

Premier enseignement : les opéras sont créateurs de richesse.
Ainsi, pour 1€ de subvention locale, 1,33€ est injecté par l’opéra au sein du tissu économique local. Et pour 1€ dépensé en billetterie, les spectateurs dépensent 1,20€ dans les commerces locaux (hébergement, repas,...).
Concernant les retombées économiques générées par les artistes engagés pour une série de représentations : 3 400 artistes cumulés qui souvent se logent à leurs frais et qui restent sur place entre trois semaines et 2 mois, cela représente 100 000 nuitées et 6,2 M€ de dépenses sur les territoires.

Autre enseignement : un public plus jeune qu'escompté.
Les opéras accueillent en moyenne 2 millions de spectateurs par an, dont 180 000 en catégorie jeune public. L’âge moyen du spectateur est plus jeune que ce qu’on pouvait penser : 51 ans et demi en moyenne. Les moins de 30 ans représentent 19% du nombre total de spectateurs.
On vient principalement à l’opéra en couple (35%), entre amis (27%), en famille (21%). A noter que 44% des spectateurs n’habitent pas dans l’agglomération de l’établissement lyrique.
Les spectateurs-touristes sont 60% à loger à l’hôtel et restent deux nuits en moyenne soit, au niveau national, 160 000 nuitées touristiques générées directement par des opéras et des festivals. 57% des spectateurs-touristes ne seraient pas venus dans la ville sans la présence de l’opéra et leurs dépenses dans les commerces locaux sont supérieures au prix du billet.

L’importance du secteur en termes d’emplois.
Les opéras et festivals d’art lyrique en région représentent 12 730 emplois, soit 4 513 équivalent temps plein dont 76% sont domiciliés dans le département de l’opéra et participent donc à la redistribution de la masse salariale sur le territoire. Ce qui en fait la deuxième organisation d’employeurs du spectacle vivant en termes de masse salariale, et la première en termes d’emplois artistiques permanents.

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