Un séminaire sur le baryton à Spa
Vous avez dit « baryton » ?
Un instrument à (re)découvrir au cœur de la musique le temps d’un séminaire à Spa !
L’instrument de musique appelé le baryton n’aura bientôt plus de secret pour les étudiants du Conservatoire de Musique de Bruxelles ! Dans le cadre du IVe Séminaire de viole « Claudio Monteverdi », l’asbl Ricercar Consort et Philippe Pierlot, entouré des musiciens et pédagogues Michel Igisch, Ronan Kernoa et Tony Nys, proposent un événement inédit autour du baryton. Des master-classes, une conférence du luthier Albert Ward et un concert autour de l’instrument se dérouleront du 1er au 4 décembre à Spa. Cerise sur le gâteau, des barytons fabriqués par les luthiers belges François Bodart et Albert Ward seront mis à la disposition des élèves dans le cadre du séminaire. Le public pourra apprécier la sonorité fascinante de l’instrument lors du concert de clôture des élèves et des professeurs. Le programme, dédié à J. Haydn, permettra d’entendre des Divertimenti pour baryton, alto et violoncelle ainsi, qu’en première mondiale, deux barytons jouer ensemble des cassations du maître de chapelle du prince Esterhazy.
Lieu : Eglise protestante de Spa située rue Brixhe, le jeudi 4 décembre à 20h.
Infos : 0477/72 63 49 – bu@ricercarconsort.com
A la découverte du baryton !
La musique baroque réserve-t-elle encore quelques belles découvertes liées à l’étude des instruments de musique appelée l’organologie ? A l’heure où la littérature musicale aborde déjà un panel extraordinaire d’instruments de musique joués à l’époque baroque, il est un instrument appelé « baryton » qui reste encore trop méconnu. Baryton ? Voilà un nom qui évoque pour le mélomane, même averti, un type de voix masculine situé entre la voix de ténor et la voix de basse. Ou encore un adjectif qualificatif précisant la tessiture moyenne d’un instrument à vent tel le saxophone baryton ou encore à cordes pincées telle la guitare baryton... Pourtant, ce nom est bien celui d’un instrument historique appartenant à la famille des violes de gambe. On trouve la présence du baryton déjà en Angleterre sous le règne de Jacques Ier. Son usage se poursuit en Allemagne et Outre-Manche au 17e siècle. Mais, c’est principalement durant la seconde moitié du 18e siècle que le baryton s’impose. Appelé en italien « viola di bordone » ou « viola di fagotto », il est associé à une grande personnalité de la musique classique : Joseph Haydn (1732-1809). Dans le cadre de sa fonction de maître de chapelle à la cour du Prince Nicolas Esterhazy, le compositeur autrichien lui a consacré pas moins de 175 œuvres dont les plus connues sont les trios pour baryton, alto et violoncelle appelés « Divertimenti ». Nicolas Esterhazy, dit le Magnifique, s’était pris de passion pour cet instrument qu’il jouait assidûment. Après une période prospère durant son règne, la pratique du baryton s’est estompée au profit des instruments du quatuor à cordes.
Mais en quoi se distingue le baryton de la viole de gambe ?
A l’instar de la viole de gambe, le manche du baryton possède des frettes, des épaules tombantes et une jolie tête sculptée. Il est également monté de six cordes en boyau. La principale différence est la présence de neuf à parfois vingt-sept cordes dites « aliquotes » en métal, disposées à l’arrière du manche. Elles peuvent être pincées à l’aide du pouce de la main gauche et enrichissent le son des cordes frottées à l’aide de l’archet. Le baryton est souvent décoré d’une rosace située près de la touche.