La clarté beethovenienne

par
Minnaar

Ludwig van BEETHOVEN
(1770 - 1827)
Intégrale des concertos pour piano et orchestre
Hannes MINNAAR (pianiste), The Netherlands Symphony Orchestra, dir. : Jan Willem de VRIEND
DDD–2017–64’ 59’’, 34’ 40’’ et 70’ 19’’–Texte de présentation en anglais–Challenge Classics CC72763

C’est en 2010 que le public belge a découvert le pianiste hollandais Hannes Minnaar (il est né en 1984 à Goes), grâce au Concours musical International Reine Élisabeth, où il a obtenu le Troisième prix, devancé par le Russe Denis Kozhukhin et le Bulgare Evgeni Bozhanov. Beaucoup avaient parié sur lui et l’avaient placé en tête des finalistes, ne serait-ce que par ses interprétations très enlevées et presque joyeuses, y compris dans les mouvements lents ou lyriques des œuvres qu’il avait dû jouer, notamment la longue et belle Sonate n° 7 en ré majeur op. 10 n° 3 de Beethoven.
Les années ont passé et Hannes Minnaar est resté fidèle au géant de Bonn, ainsi que le montre le présent coffret de trois disques réunissant ses cinq célébrissimes concertos pour piano et orchestre – un pari audacieux puisque aussi bien les intégrales sont légion et que les plus grands pianistes en ont donné chacun leur version, à une époque ou à une autre. Et parmi eux il y a Alfred Brendel auprès duquel Hannes Minnaar a eu la chance de se perfectionner et à qui, sans conteste, il doit énormément. Il lui doit, entre autres, le sens de l’équilibre beethovenien et, peut-être davantage encore, celui de l’extraordinaire clarté beethovenienne, une dimension sur laquelle les musicologues ne s’étendent guère, mais qui revêt une importance capitale, surtout dans les œuvres pour piano, que ce soit les sonates ou, précisément, les concertos. Malgré quelques faiblesses passagères (par exemple dans le deuxième mouvement du Concerto n° 4 op. 58), Hannes Minnaar est fort bon et confirme que le prix qu’il a obtenu à Bruxelles en 2010 n’est pas du tout usurpé. D’ailleurs, sa carrière de soliste et de chambriste est en plein essor (il a participé tout récemment au Flagey Piano Days 2018 avec Franz Schubert et Maurice Ravel à son programme), et on ne peut que le féliciter et s’en réjouir.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 6 – Répertoire 10 – Interprétation 9

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