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Des nouveautés chez Bärenreiter

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Nous ne saluons plus la qualité et le sérieux du travail des éditions Bärenreiter qui, malgré la crise sanitaire actuelle, continuent de ravir les mélomanes avec quelques nouveaux ouvrages consacrés à Beethoven, Mozart, Saint-Saëns et Clara Schumann.

L’année Beethoven se poursuit à travers des rééditions parfois augmentées et agrémentées de nouvelles sources, et destinées à offrir une vision plus récente et précise. Bärenreiter poursuit ainsi le renouveau de son catalogue avec deux ouvrages : le Quatuor à cordes opus 131 et la Bagatelle en la mineur pour piano « Für Elise ». Connue de tous, cette dernière demeure un ouvrage mystérieux enclin au questionnement, sans doute anecdotique : qui est Élise ? Mario Aschauer signe l’édition et les doigtés de cette nouvelle parution. Deux versions s’opposent ici : la première édition historique, la plus connue de nos jours, et une seconde version transcrite et finalisée par l’auteur de cette édition sur base des révisions du compositeur (le manuscrit avec les révisions du compositeur est également retranscrit ici).

Ludwig van Beethoven, Bagatelle en la mineur pour piano « Für Elise », WoO 59, BA 11839

Avant-dernier quatuor de Beethoven, l’opus 131 est sans conteste l’un des quinze quatuors les plus puissants connus à ce jour. Sept mouvements sans interruption composent l’ensemble achevé quelques mois avant la mort du compositeur. L’ouvrage débute par une fugue avant de faire place à un second mouvement léger et virevoltant. L’Allegro moderato qui suit (seulement onze mesures) adopte trois attitudes par le prisme de trois tempi différents. Pas de double barre en fin de mouvement, souhait du compositeur qui préfère ici une ligne continue. 

Le quatrième mouvement, un Andante ma non troppo et molto cantabile, est construit sur la forme du thème et variations qui, à lui seul, pourrait constituer une œuvre à part entière. 

S’enchainent ensuite un presto tout aussi original par sa conception et ses audaces, un Adagio quasi un poco andante sous forme de transition et enfin un final (Allegro) redoutable et saisissant. Nous devons au spécialiste Jonathan Del Mar un travail conséquent sur l’ensemble de ce quatuor. Dans un format de poche, le score du quatuor réunit toutes les qualités bien connues de l’éditeur : clarté du propos, dynamiques précises, travail de gravure exceptionnel, choix de couleur du papier idéal pour une lecture confortable…  Enfin le matériel (volume à part) bénéficie de cette même qualité tant dans la taille d’écriture que dans la mise en page.