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Yves Levêque, à propos du Concerto pour piano "Ariana"

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Le compositeur  Yves Levêque est l’auteur d’un concerto pour piano titré “Ariana”. Il a enregistré cette partition en compagnie de la pianiste Caroline Fauchet et de l’Orchestre Colonne (Indesens Calliope Records). Il revient, pour Crescendo Magazine, sur la genèse de cette partition. 


A la base de ce concerto pour piano, il y a la commande d’une musique de série télévisée qui vous a donné l’idée de ce concerto ? Quels ont été les défis à surmonter ? 

J'aime les challenges! Une commande pour un générique. Le sujet était d'illustrer musicalement, pendant 1'30, le conflit entre une jeune pianiste prodige et son mentor dont elle s'aperçoit, plus tard, qu'il est loin d’être une personne recommandable.  Composer cela m'a donné l'idée de l’introduction. Il fallait une ouverture accrocheuse et rythmée jouée par un piano volontaire qui enchaînerait ce moment de tension, bien posé sur les graves, avec une mélodie inondée de lyrisme où les cordes et le piano se fonderaient pour laisser la place à une thématique toute en intensité. Le projet de série télévisée n'ayant pas abouti, j'ai décidé de continuer seul l'aventure.  J'ai cherché à faire dialoguer le piano avec les instruments de l'orchestre. La constitution symphonique offre un tel panel de couleurs de sons qu'il est plaisant d'enchaîner les instants de partage. Soudain, tant de portes se sont ouvertes qu'au fil de l'écriture, le premier mouvement est né. J’avais surmonté mon premier défi !

Le deuxième était d’arriver à écrire un second mouvement sous la forme d’un adagio empreint d’émotion et de sensualité, beau dans le fond ainsi que dans la forme et y apporter une touche de légèreté. Le troisième mouvement fut mon plus grand challenge ! Offrir un cortège de couleurs multiples en s’essayant à toutes formes d’expression dans l’énergie, le rythme, la majesté, la puissance, la sensibilité, en essayant d’être le plus clair possible dans l’écriture. Je me suis jeté dans l’inconnu ! J’ai pris des risques ! 

Pourquoi avoir choisi la tonalité de do mineur ? Et pourquoi avez-vous décidé de marquer cette tonalité dans le titre de l'œuvre ?

La tonalité de do mineur m'a permis de souligner cette tension dramatique qui m’était nécessaire pour commencer le premier mouvement.  Pour éviter la redondance, le second  mouvement est écrit en lab majeur.   On retrouve la tonalité do mineur au début et à la fin du troisième mouvement. Les plus grands compositeurs romantiques ont fait des chefs-d'œuvre dans cette tonalité ! J’ai souhaité la souligner afin de ne pas échapper à la règle de ces géants du 19ème siècle auxquels je voue une immense admiration !