«L’odyssée Frank Martin», un prophète en sa patrie

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Son projet est ambitieux, il invite mélomanes et curieux à une longue navigation dans le riche répertoire de l’artiste disparu aux Pays-Bas en 1974. «L’odyssée Frank Martin» débutera officiellement en avril et se prolongera en touchant les rivages connus et d’autres absolument inexplorés de son œuvre. 

Libre depuis mai 2023 de ses engagements auprès de l’Orchestre Symphonique d’Utah où il a évolué quatorze ans durant, mais toujours à la tête de l’Orchestre Symphonique d’État de São Paulo et de l’Orchestre Symphonique de Castilla y León, le chef, qui assure la direction artistique de cette odyssée, a vu grand. À commencer par l’Orchestre Frank Martin, qui incarnera une partie substantielle du programme. Créé de toutes pièces, il sera constitué à 25% d’étudiants de la Haute École de musique de Genève (HEM), partenaire central du projet. Les autres pupitres seront issus de l’OSR, de l’Orchestre de chambre de Genève et de celui de Lausanne, ainsi que de l’ensemble Contrechamps. Une portion congrue sera constituée par des musiciens free-lance.

Parmi les dix rendez-vous fixés en 2024, trois attirent particulièrement l’attention. Le premier, ce 21 avril, connaîtra un prologue dans la salle des machines du Bâtiment des Forces Motrices, où on pourra écouter l'Ode à la musique (1961). Suivra, dans la grande salle, la toute première œuvre de Frank Martin, Tête de linotte, composée à l’âge de 9 ans. 

A ne pas manquer, la création mondiale d’un ballet inédit, Die Blaue Blume, dont on a retrouvé récemment dans la maison du compositeur le livret et les partitions pour piano. Nicolas Bolens, compositeur suisse et professeur à la HEM, a assuré l’orchestration d’un ouvrage qui sera créé en octobre.

Le 21 novembre, enfin, jour de la disparition de Frank Martin, les voûtes de la cathédrale Saint-Pierre feront résonner son Requiem, chanté par l’Ensemble vocal de Lausanne. 

L'Odyssée se poursuivra longuement au long des mois suivants.

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