Hummel et Bertini chambristes
Johann Nepomuk Hummel (1778-1837) : Quintette pour piano en mi bémol mineur, op. 87 ; Henri Jérôme Bertini (1798-1876) : Grand Sextuor pour piano, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse en mi majeur, op. 90. Sestetto Classico. Hiroko Maruko, piano. 1982. Notice en anglais, en français et en allemand. 47’ 42’’. 1 CD MDG. MDG1022371.
Il s'agit ici d'un disque d'une grande fraîcheur, un disque d'été pour ainsi dire très marqué par Mozart et de Beethoven, pour la première œuvre et par Boccherini pour la seconde. Un disque à écouter comme on boit un vin rosé dans le sud de la France.
La qualité de jeu de l’ensemble Sestetto Classico, sans lourdeur et sans geste trop brutal, et le piano cristallin de Hiroko Maruko, s'alliant très bien à ces partitions pour une fluidité des plus charmantes.
Ce disque commence par le Quintette opus.87 de Hummel, ce qui permet à l'amateur de dépasser son trop connu concerto pour trompette, et découvrir ce compositeur dans une de ses nombreuses musiques de chambre. Élève de Mozart, il en épouse les traits et le langage. Ainsi, si le style de l'élève comme celui de son maître reste fluide, naturel, et frais. Il est aussi très fortement marqué par la forme concertante ; le sextet étant ici quasiment une sorte de concerto chambriste pour piano avec les cordes formant un ensemble uni répondant au piano soliste. L'amateur reconnaîtra des certaines attaques de phrases plus abruptes, plus beethovéniennes pour ainsi dire, que celles de Mozart, montrant ainsi qu'entre les deux génies que furent Mozart et Beethoven, il y avait de la place pour un compositeur honnête, humble et de valeur comme Hummel.
La deuxième œuvre de ce disque est un sextuor du compositeur français Henri Jérôme Bertini. Ce Grand sextuor opus 90, qui garde toujours cette limpidité de jeu, est ici construit par une architecture moins unie que chez Mozart, rappelant celle de Boccherini ou de Haydn, en faisant dialoguer des cordes entre elles, comme les violons avec le violoncelle et l'alto, en même temps que le piano. Le langage est aussi plus lourd que chez Hummel, bien qu'encore très fluide.
Ce disque est donc d'une grande fraîcheur, ouvrant à l'auditeur des œuvres certes moins connues, mais qui ne déméritent pas.
Note globale : 7/10