Giovanni Picchi, 380 ans

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Giovanni Picchi (Venise, en 1571 ou 1572 - ) est un compositeur, organiste et luthiste italien de la période baroque, actif entre 1600 et 1625.

On sait peu de choses de sa vie : seule est assurée sa période d'activité entre 1600 et 1625. Sa date de naissance est déduite de son acte de décès précisant qu'il a 71 ans. Il est présenté jouant du luth sur la page de garde de la Nobiltà di Dame (Venise, 1600) de Fabritio Caroso, ce qui nous renseigne sur l'estime dont on le créditait à son époque comme maître de ballet et l'importance comme maître de luth.
Il est ensuite connu comme organiste de la Basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari (Casa Granda) à partir de 1615 et jusqu'en 1625.
Le , il est nommé organiste de l'école de San Rocco, cumulant les deux charges (les bâtiments sont côte à côte).
En 1624 Picchi échoue à la candidature au poste de second organiste de San Marco, contre Giovanni Pietro Berti qui obtient la charge.

Il publie les huit œuvres pour clavier incluses dans les Intavolatura di balli d'arpicordo *(chez l'éditeur Vincenti, Venise 1618, rééd. 1621) ainsi qu'un recueil séparé Canzoni da sonar (Venise 1625), composé de 16 canzonas et de trois sonates pour diverses combinaisons de vents et cordes.

Les Intavolatura di balli d'arpicordo sont l’un des plus importants recueils italiens de danses pour le clavier du début du xviie siècle. L'écriture, très personnelle témoigne de l’émergence d’une littérature destinée au clavecin.

L'œuvre de Picchi est d'ailleurs caractérisée par sa bizarrerie. Il prend soin d'ajouter dans sa préface :

« J’avise ceux qui pourraient, dans de nombreux endroits, découvrir quelques-unes de mes musiques discordantes et comportant des fausses notes : malgré tout, si on les joue telles qu’elles sont écrites et non différemment, on entendra des mélodies suavissimes... »

Malgré tout, quoique destinée aux cordes pincées, dans cette littérature, quelques pièces peuvent se jouer à l'orgue. C'est le cas de l'une des pièces virtuose les plus connues, une Toccata copiée dans le Fitzwilliam Virginal Book, qui alterne tenues, tremblements, arpèges, traits, fusées...

*L'arpicordo est une sorte d'épinette-harpe, appelée ainsi à cause de sa sonorité évoquant la harpe.

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