"Halka" au Teatro Real, une renaissance

par

Halka, opéra du compositeur polonais Stanisław Moniuszko sur un livret de Włodzimierz Wolski, créé à Varsovie en 1858, et contant l'histoire de la paysanne séduite et abandonnée par le noble égoïste a réussi à établir un "opéra national", un moment important pour la musique de son pays car il a catalysé le riche héritage populaire et folklorique pour l'intégrer dans une musique que l'on qualifierait aujourd'hui de "cultivée".

Halka, une paysanne aux yeux clairs, aux cheveux blonds et au teint probable rougi par la brise de la campagne, est celle qui reçoit la meilleure musique du compositeur. Une musique à la fois évocatrice et joyeuse, avec la mélancolie et l'authenticité de l'expression d'un peuple et d'une tradition qui profite du prétexte de la brève anecdote, à peine folklorique, de la pauvre femme trompée par le riche pour nous parler non pas de ce que décrit le livret cliché, des montagnes et des petits oiseaux, mais d'un patrimoine musical qui va de pair avec le prestige du genre opératique, chargé de donner une catégorie artistique aux différentes formes d'authenticité qu'il accueille en son sein.

Cette œuvre méconnue est reçue avec un siècle et demi de retard, avec la surprise stimulante d'une renaissance inattendue.

Les commentaires sont clos.