Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, 250 ans

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Le compositeur, violoniste et chef d'orchestre français Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, a été baptisé à Narbonne le  et il est décédé à Belleville (Paris) le 

Bien qu'appartenant à une génération ultérieure, Mondonville est contemporain de Jean-Philippe Rameau. Il naît dans une famille aristocratique occitane qui a connu des revers de fortune. Entre 1735 et 1737, on le trouve comme maître des violonistes aux « concerts de Lille1 ». Il s'installe à Paris en 1738 et est engagé, grâce à la protection de Madame de Pompadour, comme violoniste au Concert Spirituel.

Pendant les années 1740, il poursuit sa carrière de violoniste, même si le motet Venite exultemus Domino, publié en 1740, lui vaut le poste de sous-maître de musique de la Chapelle, précisément du quartier du mois de juillet. En 1747, il épouse Anne-Jeanne de Boucon , claveciniste célèbre à qui Rameau avait dédié en 1741 une de ses pièces de clavecin en concert2, œuvre qui reprenait une formule mise au point par Mondonville lui-même dès son opus III en 1734.

Dans la querelle des Bouffons (1752 à 1754), il prend le parti de la musique française. Sa pastorale héroïque Titon et l'Aurore (en), dont la première a lieu le 9 janvier 1753 à l'Académie Royale de musique, est un événement important destiné à imposer la supériorité de la tragédie lyrique française. Pourtant, l'année suivante, Mondonville compose le livret et la musique de son opéra en occitan, Daphnis et Alcimadure, où, par des emprunts à différents intermèdes italiens représentés en France à la même époque, se perçoit nettement l'influence du style italien.

Entre 1734 et 1755, il compose 17 grands motets, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. On peut citer la lenteur hiératique du Dominus regnavit l'impétuosité du Elevaverunt flumina et le lyrisme du Gloria patri dans le même motet (Dominus regnavit), ou bien le modernisme fougueux du verset Jordanis conversus est retrorsum dans le motet In exitu Israel. Grâce à une grande maîtrise orchestrale et vocale, Mondonville apporte au genre du grand motet -genre dominant du répertoire de la Chapelle Royale jusqu'à la Révolution- une couleur, un dramatisme inhabituel, qui font de ses œuvres des créations remarquables de la musique baroque.

En 1755, après la mort de Pancrace Royer, Mondonville le remplace au titre de directeur du Concert Spirituel jusqu'en 1762.

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