Une première pour Roberto Gerhard

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Du 23 au 28 juin, la Fundación Juan March (Madrid) reprend La Nuit de la Saint-Jean, un ballet inédit de 1939 sur une musique de Robert Gerhard, une scénographie de Joan Junyer, une intrigue de Ventura Gassol et une chorégraphie d'Antonio Ruz. Cette coproduction avec le Gran Teatre del Liceu est la première mondiale de cette œuvre dans la version pour piano du compositeur.

Le ballet est resté inédit en 1939 en raison de la guerre civile. L'œuvre avait été créée avec, en toile de fond, l'image d'une Espagne exotique et le succès écrasant de Falla à cet égard. Mais l'exil de tous ses créateurs a plongé dans l'oubli de cette oeuvre particulière : inspirée de la nuit mythique des fêtes de la Saint-Jean et des célébrations du feu dans les Pyrénées catalanes, elle offre une musique moderne aux airs populaires et aux rythmes frénétiques décrivant les danses aux flambeaux, le défilé des figures magiques et les mouvements érotiques des couples qui, dans une union intime, finissent par se marier à l'aube.

Pour la Fundación Juan March, il s'agit d'un projet de récupération d'un répertoire oublié [...] de style moderniste, qui s'abreuve de rites et de danses populaires, comme dans certains ballets de Stravinsky qui aurait dû trouver sa place dans le contexte des Ballets Russes de Monte-Carlo et du danseur et chorégraphe Léonide Massine.
Le pianiste Miguel Baselga part de la version originale pour piano de Gerhard qui n'avait pas été conçue pour être jouée en public. Pour lui, il s'agit plutôt d'une ébauche ou d'un matériau de travail, destiné à une orchestration ultérieure ou à une exécution privée. Selon ses propres termes, il s'est fait "expert médico-légal musical", pour reconstruire l'œuvre que Gerhard avait en tête.
Les décors sont des reproductions des croquis originaux réalisés par Joan Junyer, conservés au Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Les costumes, réalisés sur la  base des dessins originaux, sont de Rosa García Andújar.

La Fundación Juan March est une institution active et familiale du patrimoine culturel créée par le financier Juan March Ordinas en 1955 avec pour mission de promouvoir la culture en Espagne. Au fil des ans, les besoins ont inspiré deux modèles d'action différents.
Pendant deux décennies, c'était une fondation de subventions. Aujourd'hui, c'est une fondation opérationnelle avec ses propres programmes, organisés sur le long terme et toujours gratuits, destinés à répandre la confiance dans les principes de l'humanisme dans une période d'incertitude et d'opportunités, accrue par l'accélération du progrès technologique. La Fondation propose des expositions ainsi que des séries de concerts et de conférences. Son siège abrite une bibliothèque consacrée à la musique et au théâtre espagnols contemporains. Elle possède et gère le Museo de Arte Abstracto Español à Cuenca et le Museu Fundación Juan March à Palma de Majorque. Elle encourage la recherche scientifique par le biais de l'Instituto Mixto Carlos III/Juan March de Ciencias Sociales de l'Université Carlos III de Madrid.

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