Le chef d'orchestre Bas Wiegers à Metz

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Ce vendredi 5 décembre l’orchestre national de Metz Grand Est était placé sous la direction du chef d’orchestre néerlandais Bas Wiegers pour un concert mettant ses pupitres sous les feux de la rampe. 

Il commençait par la brève œuvre de la compositrice contemporaine canadienne Cassandra Miller Swim.  Cette composition tenant durant ses dix-sept minutes de Jean Sibelius pour son atmosphère neutre, de John Williams pour ses aspects quelques fois cinématographiques, et de György Ligeti  pour son statisme, était sans doute la plus difficilement abordable de ce concert à un public profane, mais restait nonobstant très intéressante dans ses variations autour d’un thème simple, presque blanc, par les différents pupitres et sa progression parfois sur une note par un instrument. Elle permet à l’orchestre de commencer à montrer la qualité des pupitres sous une lumière glacée, lactescente et quasi hypnotique. Outre les cordes, les pupitres des vents, et notamment des cuivres purent ici faire exposer déjà leurs techniques.

L’œuvre suivante fut la célèbre partition pour guitare : le Concerto d'Aranjuez de Joaquín Rodrigo, avec le guitariste Raphaël Feuillâtre. Il faut saluer ici son style clair, lumineux, et ouvert, qui retransmettait bien l’atmosphère champêtre de l’Allegro con spirito et de l’Allegro gentile. Il devenait beaucoup plus mélancolique et songeur durant l’Adagio central. Comme le disait déjà Rousseau, Le style c’est l’homme. La générosité du sien révélait bien celle de son caractère. Il offrit une improvisation qui n’aurait sans doute pas déplu à Paco de Lucia. L’orchestre quant à lui gardait une balance très équilibrée, tout en brillant d’une vie tout à fait saisissante. Les cordes et les cuivres surtout conférèrent l’atmosphère espagnole inhérente à l’œuvre. 

Mais ce fut surtout durant la  Symphonie n°7 de Beethoven, que la vie insufflée par la direction du chef néerlandais brilla de ses feux les plus grands. Dans cette œuvre que Wagner voyait comme une Hymne à la danse, les pupitres étaient alors au plus émouvants et aux plus solaires. Les cordes étaient chantantes, notamment les violoncelles, développant une profondeur évocatrice de Bach, les flûtes, et les hautbois chantaient, les cuivres s'avéraient profonds. La balance frôlait la rupture, mais sans déborder de l’unicité de l'œuvre. La salle de l’Arsenal peut facilement dans certains tuttis devenir sujette au tintamarre, si l’acoustique n’est pas maîtrisée. Ici elle l’était, heureusement. 

Ce concert souligna encore la qualité des pupitres de l’Prchestre national de Metz Grand Est en leur donnant un éclat plus franc que celui très mesuré habituellement de Reiland. Encore un candidat pour la relève de Reiland…

Metz, Arsenal, 5 décembre 2025

Crédits photographiques : DR

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