Le piano au féminin par Nareh Arghamanyan
Cécile Chaminade (1857 – 1944) – Johanna Senfter (1879 – 1961) – Anna Bon (1738 – 1769) – Maria Szymanowska (1789 – 1831) – Mel (Mélanie) Bonis (1858 – 1937) – Lili Boulanger (1893 – 1918) – Nadia Boulanger (1887 – 1979) - Ilse Fromm-Michaels (1899 – 1983) - Else Schmitz–Gohr (1901 – 1987) – Marianne Martines (1744 – 1812) – Pauline Viardot (1821 – 1910) – Louise Farrenc (1804 – 1875) – Clara Schumann (1819 – 1896) – Fanny Hensel (1805 – 1847). Nareh Arghamanyan, piano. 2023.- Livret en anglais et en allemand. 74’36. Hänssler Classic – CD HC25026.
Mettre à l’honneur les femmes compositrices est une initiative bienvenue qui s’inscrit dans l’air du temps. Depuis déjà plusieurs années nous voyons apparaître progressivement des enregistrements consacrés à ces femmes talentueuses et admirables. Ce phénomène a commencé timidement avec Clara Schumann et Fanny Mendelssohn (Hensel), sans doute à cause de la proximité familiale avec un mari ou un frère célèbre. Cela a continué avec la découverte de musiciennes au destin exceptionnel comme Hélène de Montgeroult (1764 - 1836) dont la vie fut hors du commun : Noble par sa naissance, elle sera la première femme à être nommée professeur de piano au Conservatoire de Paris en 1795. Auparavant, elle échappe (selon la légende) à la guillotine pour avoir improvisé devant le Tribunal révolutionnaire sur le thème de la Marseillaise, lors de son procès. Ses compositions visionnaires influenceront de nombreux compositeurs.
Dorénavant, certains interprètes, suivis par leurs éditeurs, se saisissent de ce riche patrimoine musical resté quasiment inexploré. Les disques consacrés aux compositrices sont de plus en plus aboutis et assumés. Aujourd’hui, diffuser les musiques des compositrices devient plus fréquent, comme chez ‘Indésens Records’ avec la magnifique intégrale de l’œuvre répertoriée de Clara Schumann par Sophia Vaillant, ‘La boite à pépites’ produisant les œuvres de Charlotte Sohy, Rita Strohl, Marie Jaël ou Liza Lehmann. D’autres enfin proposent un large panorama des musiques de ces musiciennes, comme cette grande anthologie chez ‘Bru Zane’ intitulée « Compositrices » compilant les œuvres d’une vingtaine d’entre elles. Le disque de Nareh Arghamanyan s’inscrit indéniablement dans cette dernière catégorie. Cette pianiste de talent nous permet de découvrir les œuvres de quatorze musiciennes d’exception, dont les œuvres sont souvent méconnues et retiennent l’attention par leur richesse d’inspiration et leur variété. Ces œuvres ont été choisies avec beaucoup de pertinence, en mélangeant à la fois les pays (bien qu’exclusivement européens), et les époques.
Depuis des siècles dans nos sociétés, les rôles étaient strictement répartis : Les femmes étaient réduites à des fonctions domestiques comme tenir le ménage, s’occuper des enfants, gérer la domesticité (pour les plus chanceuses) et se soumettre aux commandements de l’homme qui possédait l’autorité. L’homme en contrepartie assurait la subsistance et la protection de sa famille et subvenait à ses besoins. La femme n’était pas considérée alors comme l’égale de l’homme, et avait besoin de son assentiment en toute chose pour agir. Sur un plan artistique, si sa condition sociale le lui permettait, la femme était généralement cantonnée aux « arts d’agrément » comme la musique, la peinture ou la poésie. Cette attitude commencera à changer au cours du dix-neuvième siècle et plus encore, lors de la première guerre mondiale lorsque les femmes se substitueront aux hommes partis au front dans les tâches les plus pénibles. On les verra ainsi travailler en usine ou aux champs.
On pourrait bien sûr s’interroger sur l’intérêt de sélectionner des œuvres uniquement parce qu’elles ont été composées par des femmes. Cette attention parait cependant légitime dans la mesure où, dans des sociétés créées et organisées par les hommes, elles n’ont pas obtenu la reconnaissance qu’elles méritaient. Grace à un nombre croissant d’interprètes curieux, nous redécouvrons maintenant leurs œuvres jusque-là ignorées.
Au cours des siècles passés, il y a eu dans les milieux artistiques, des exceptions notables où la femme pouvait égaler, voire même dépasser l’homme, par son esprit et par sa culture. Parmi celles-ci on peut citer Hildegarde von Bingen au douzième siècle qui s’entretenait régulièrement avec les papes et les monarques. Plus tard, des artistes comme Artemisia Gentilheschi, peintre exceptionnellement douée de l’Ecole du Caravage ou des musiciennes comme Barbara Strozzi ou Elisabeth Jacquet de la Guerre jouiront d’une grande notoriété. Elles n’en demeurent pas moins des exceptions et s’émanciperont partiellement en écrivant, en peignant ou en composant. Certaines d’entre elles évoluant au sein de l’élite intellectuelle et artistique pourront tenir des salons à la mode qui leur permettront d’avoir une certaine influence culturelle et même politique. Bien évidemment, et malgré certains progrès, cette indépendance face aux hommes ne deviendra effective qu’au cours du vingtième siècle, les femmes restant pendant longtemps à la merci d’un père, d’un mari, d’un tuteur ou même d’un « directeur de conscience ».
Encore au dix-neuvième siècle, une compositrice aussi chevronnée et talentueuse que Louise Farrenc, n’a jamais obtenu l’autorisation de diriger ses propres symphonies car il était alors contraire aux bons usages qu’une femme exerce une telle activité (en ayant au passage un ascendant sur un orchestre composé d’hommes) et la première femme qui dirigera un orchestre sera Marguerite Canal en 1917 ! Ces pratiques misogynes perdureront encore longtemps, et il faudra par exemple attendre 1982 pour qu’une femme, la clarinettiste Sabine Meyer, puisse intégrer l’Orchestre Philharmonique de Berlin à la demande expresse d’Herbert von Karajan, et non sans provoquer sa démission fracassante, suite aux réticences des membres de l’orchestre.
Nareh Arghamanyan rend hommage à ces musiciennes talentueuses et son choix est pertinent tant certaines demeurent quasiment inconnues. Ce disque permet aussi d’explorer les musiques de compositrices contemporaines de Haydn, Mozart et Beethoven comme Anna Bon, Maria Szymanowska ou Marianne Martines. Le répertoire des compositrices de cette époque (sauf Hélène de Montgeroult) n’ayant jusqu’à maintenant jamais été véritablement approfondi.
L’enregistrement de Nareh Arghamanyan débute par l’Arabesque Opus 61 n°1 de Cécile Chaminade, composée en 1892. Il s’agit d’une œuvre brillante et séductrice. Fluide et virtuose à souhait, cette Arabesque comporte des tournures musicales aux progressions chromatiques délicates. On l’imagine aisément jouée par Cécile Chaminade (qui était une pianiste éblouissante), dans les concerts et salons, de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Cécile Chaminade, fut admirée et adulée par un public enthousiaste, mais aussi par ses confrères comme Georges Bizet qui la surnommait « mon petit Mozart », mais aussi par Camille Saint-Saëns ou Emmanuel Chabrier. Ambroise Thomas dira d’elle que « Ce n’est pas une femme qui compose, mais un compositeur déguisé en femme ». Certes sincère, ce « compliment » spontané est révélateur de la mentalité de l’époque à propos de la condition féminine. Cécile Chaminade laissera un répertoire énorme et varié d’environ quatre-cents pièces dont une partie seulement est consacrée au piano. Elle publiera ces courtes pièces pour piano par cahiers entiers.
En suivant le « Vogelsweise » (le « chemin des oiseaux ») Johanna Senfter compose ici une pièce très originale dans un style romantique affirmé. Cette pièce de jeunesse à la fois descriptive et audacieuse, surprend par ses harmonies. La pièce se caractérise par des sonorités rappelant des gongs où des mélodies fluides et douces, parfois ponctuées de chromatismes, reposent sur des rythmes caractéristiques. Cette élève de Max Reger a été un témoin privilégié de l’évolution du style musical au tournant du vingtième siècle, où tradition et émergence de nouveaux langages se confrontent.
Anna Bon di Venezia a écrit sa première Sonate opus 2 n°1 en pleine période classique, l’opus 2 regroupant six sonates pour clavecin. Composée de trois mouvements (Allegro – Andantino – Allegretto) elle se réfère, malgré ses tournures et sa structure tripartite spécifiques au classicisme, aux compositeurs virtuoses des générations précédentes issues du baroque italien, comme Girolamo Frescobaldi, Michelangelo Rossi, Azzolino Bernardino della Ciaia, mais aussi de Domenico Scarlatti, par sa vélocité digitale et ses rythmes enlevés. La sonorité de sol mineur confère à l’œuvre une ambiance à la fois recueillie et dramatique.
Le Nocturne de la compositrice Maria Szymanowska montre l’élégance de cette musique polonaise, avant même que Chopin ne s’en empare. Si ce dernier, (né trente et un ans après Maria Szymanowska) donne ses lettres de noblesse à cette musique en mêlant une expressivité à fleur de peau à un folklore idéalisé, on s’aperçoit qu’avant lui, la musique polonaise atteignait déjà un haut degré de raffinement. Les musiques de Maria Szymanowska et de Chopin comportent de nombreuses similitudes tant dans leurs styles qu’au niveau de l’élégance et de l’expressivité.
Le nom de Mel Bonis sonne de façon plus familière aux oreilles des auditeurs car cette compositrice d’exception a déjà fait l’objet d’études, de biographies et d’enregistrements et que son œuvre commence à être connue et reconnue. L’admirable biographie de Christine Géliot nous révèle sa vie de roman centrée sur la musique, mais perturbée par les conventions sociales sclérosantes ne lui permettant pas de mener une vie heureuse et épanouie tant dans son art que dans ses amours. Son prénom en est le symbole puisque « Mélanie » devient « Mel », afin de gommer la féminité de la compositrice. Le titre « Femmes de légende » de l’album convient parfaitement à Mel Bonis et la pièce retenue ici, intitulée « Omphale », est peut-être en lien avec son propre vécu : Dans la mythologie grecque Héraklès, est condamné pour le meurtre d’Iphitos à devenir l’esclave d’Omphale, la reine de Lydie. Les rôles sont alors inversés : Héraklès, symbole du héros viril se voit soumis à des tâches dévolues aux femmes (comme filer la laine avec un rouet), alors qu’Omphale s’approprie tous les attributs de sa virilité gagnés lors de l’exécution de ses douze travaux, comme sa massue et la peau du lion de Némée. Cette œuvre aux accents dramatiques débute sur un rythme puissant et fluide qui personnifie Omphale femme dominatrice et maîtresse de son destin. L’œuvre évolue ensuite dans un style plus lyrique et délicat, décrivant cette fois un Héraklès soumis et vulnérable. L’œuvre évolue vers une ambiance plus sensuelle et intime où Mel Bonis utilise d’amples arpèges dans un ton délicat, presque confidentiel. Dans la légende Omphale succombe au charme d’Héraklès, l’affranchit et l’épouse. Mel Bonis pare sa pièce de riches harmonies ainsi que des chromatismes qui dépeignent un large éventail d'émotions, où les contraires se conjuguent en mêlant la puissance d’Omphale à la faiblesse d’Héraklès ainsi que tout un éventail de sentiments humains allant de la tendresse au désir.
Nareh Arghamanyan aborde ensuite les œuvres de deux sœurs aux destins divergents et qui vont avoir une importance cruciale dans la musique française au vingtième siècle. La première, Lili Boulanger aura une courte vie puisqu’elle décède en mars 1918 à seulement vingt-quatre ans d’une tuberculose intestinale. Exceptionnellement douée, son œuvre est du fait de sa mort prématurée relativement limitée. Influencée par Gabriel Fauré et Claude Debussy (mort dix jours après elle), elle composera dans la mouvance du courant impressionniste. Elle laisse plusieurs pièces pour piano, des œuvres de musique de chambre mais aussi orchestrales, des œuvres chorales et un opéra sur un livret de Maurice Maeterlinck resté inachevé. Composée en 1911, le Thème et variations est une œuvre aux grandes proportions qui baigne dans une atmosphère sombre et douloureuse. Son thème désespéré est suivi par six variations rendant l’œuvre profondément émouvante, explorant avec subtilité toute une palette de sentiments humains, allant de la mélancolie au désespoir avec néanmoins quelques lueurs d’espoir et de chaleur.
L’activité de compositrice de sa sœur Nadia Boulanger passera au second plan car elle est surtout connue pour diriger orchestres et chœurs, mais surtout comme une pédagogue hors normes qui formera environ mille deux cents élèves dont de nombreux musiciens de renom (Copland, Carter, Piazzolla, Bernstein, Barenboïm, Markevitch etc…). Elle composera de nombreuses pièces pour voix mais aussi quelques pièces pour piano dont la pièce retenue par Nareh Arghamanyan composée en novembre 1915 pendant la première guerre mondiale et intitulée « Vers la vie nouvelle ». Ecrite pour une œuvre de bienfaisance fournissant des logements aux orphelins de guerre, Nadia Boulanger la décrit ainsi : « Elle débute dans une atmosphère pesante où le doute et le découragement s'insinuent. Mais des sons lointains s'élèvent, clairs et purs, et vers l'espoir d'une vie meilleure, l'homme avance, confiant, tendre et solennel.
La compositrice allemande Ilse Fromm-Michaels, élève d’Hans Pfitzner s’inscrit dans un langage romantique tardif d’un grand lyrisme. Son langage sera influencé, jusqu’au mutisme total par l’avènement du troisième Reich qui interdira ses œuvres, puisque son mari était de confession Juive. Sa Langsamer-Walzer (Valse lente) combine le lyrisme de la valse avec un langage typique du vingtième siècle, aux tournures variées et aux changements harmoniques inattendus.
Else Schmitz–Gohr est surtout connue pour cette Elégie pour la main gauche interprétée ici. Cette compositrice talentueuse sera aussi célèbre pour l’interprétation des œuvres de ses contemporains dont Max Reger. Cette grande pédagogue réputée aura pour élèves le chef d’orchestre Bernhard Klee (qui vient de nous quitter) et les pianistes Alfons et Aloïs Kontarsky, grands spécialistes de la musique du vingtième siècle et qui ont formé un duo célèbre.
Nous revenons à la période classique avec la troisième sonate en mi majeur de Marianne Martines, musicienne viennoise d’origine italienne qui était une élève de Josef Haydn. Cette œuvre caractéristique du style et de l’esprit viennois au dix-huitième siècle. Composée de trois mouvements (Allegro – Andante – Allegro) cette œuvre charmante semble rendre un hommage appuyé à Haydn tant elle reprend les tournures et le langage. Marianne Martines connaitra une grande notoriété de son vivant, mais sombrera rapidement dans l’oubli, contrairement à nombre de ses collègues masculins de la même génération.
Sœur de la Malibran et fille du célèbre ténor espagnol Paul Garcia, Pauline Viardot clame ses origines ibériques au travers de cette savoureuse Sérénade. Elle-même mezzo-soprano de talent, pianiste et compositrice elle rayonne dans l’intelligentzia et les milieux culturels et artistiques parisiens. Sa Sérénade en fa mineur VWV3015 composée en 1885 déploie une virtuosité particulièrement démonstrative sur des rythmes de flamenco. Ayant appris le piano avec Franz Liszt, ce dernier déclarait à son propos : « Avec Pauline Viardot, le monde a découvert une compositrice de génie ! »
Fille d’un sculpteur réputé, Louise Dumont étudie la musique à Paris avec Reicha, Hummel et Moscheles. En 1821 elle épouse le flûtiste et éditeur musical Aristide Farrenc Elle deviendra une pianiste virtuose qui composera des œuvres extrêmement élaborées comme ses quatre cahiers d’études et en 1842 elle sera nommée professeur de piano au Conservatoire de Paris où elle enseignera pendant trente ans. Bien qu’adulée par le public, Louise Farrenc fut certainement une des plus courageuses compositrices car elle sera confrontée à une société où la femme s’imposait difficilement, mais aussi aux conflits artistiques en demeurant dans une mouvance Classico-romantique, où s’affrontaient déjà les styles et l’opposition entre l’esthétique allemande et l’esthétique française.
Clara Schumann était une femme admirable doublée d’une musicienne exceptionnelle. L’amour fusionnel (souvent romancé) entre elle et son mari Robert deviendra légendaire et illustrera ce Romantisme allemand au niveau musical. Clara cessera de composer en 1856 à la mort de Robert et elle passera alors les quarante dernières années de sa vie à diffuser et interpréter l’œuvre de son mari. Avant que la maladie de Robert ne vienne détériorer leur couple, ils étaient une source d’inspiration mutuelle et créaient une synergie musicale fructueuse où ils partageaient et approfondissaient leurs découvertes artistiques. C’est ainsi que le couple Schumann a été particulièrement influencé par l’étude du contrepoint dans les œuvres de Jean-Sébastien Bach et donnera d’un côté comme de l’autre de remarquables résultats comme le prouve ce Prélude et Fugue en fa dièse mineur qui, s’il a bien été composé en 1845, ne fait pas partie des trois Préludes et fugue opus 16.
Fanny Hensel : Issue d’une famille particulièrement cultivée, Fanny est la sœur ainée de Felix Mendelssohn. Elle n’a jamais profité d’une notoriété équivalente à celle de son illustre frère bien que leurs talents respectifs étaient semblables. Particulièrement inspiré, le style de Fanny se caractérise par une grande élégance et une clarté mélodique baignant dans une atmosphère souvent fiévreuse et animée. Si Fanny influençait artistiquement son frère, de cinq ans son cadet, ce dernier exerçait de son côté un ascendant social et dirigiste sur sa sœur et, malgré l’immense affection et l’admiration qu’il lui portait, il ira jusqu’à la brider dans son cheminement artistique, allant jusqu’à l’empêcher d’éditer ses œuvres. Avant lui, leur père avait fait de même considérant que dans l’élite allemande au dix-neuvième siècle, Fanny en tant qu’épouse devait prioritairement s’occuper de son ménage. Fort heureusement son mari, le peintre Wilhelm Hensel la soutiendra dans sa création et malgré une courte vie de quarante-deux ans, elle laissera environ quatre cents œuvres. La magnifique pièce « Mars » qui clôture l’album de Nareh Arghamanyan donne un aperçu saisissant de l’art et du talent de cette musicienne exceptionnelle. Composée en 1841 elle résume un séjour heureux à Rome où, au-delà de son inspiration personnelle, elle rend hommage à Jean-Sébastien Bach en reprenant sous forme de variations l’hymne pascal « Christ ist erstanden ». Cette pièce est tirée d’un recueil de treize pièces, lui-même intitulé « Die Jahr » (l’année) non pas que Fanny ait inventé le treizième mois, mais elle fait suivre son cycle d’un Epilogue résumant ses impressions personnelles. Elle offrira le manuscrit à son mari qui se chargera de l’illustrer.
Qualifier ces musiciennes de « Femmes de légende » (curieusement, seul le titre du CD est en français) parait excessif car elles n’ont aucunement besoin de qualificatifs grandiloquents pour convaincre de leur génie et de leurs mérites. Ceci étant précisé, ce disque magnifiquement interprété par Nareh Arghamanyan nous donne l’occasion d’écouter des œuvres inspirées et majoritairement inédites.
Notes : Son : 8,5 - Livret : 7,5 - Répertoire : 8,5 - Interprétation : 9
Jean-Noël Régnier