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La cérémonie fascinante du Parsifal de l'Opéra d'Anvers

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PARSIFAL

Après l’Opéra de Gand, c’est à l’Opéra d’Anvers qu’est présenté le Parsifal de Wagner tel que l’ont « mis en images » Suzanne Kennedy et Markus Selg, tel que le magnifient solistes, orchestre et chœurs dirigés par Alejo Pérez.

Parsifal, ce jeune homme élevé par sa mère à l’écart du monde, naïf, ignorant, mais qui finira, au terme d’un long et difficile parcours initiatique, par devenir « le rédempteur » attendu, celui qui guérira, sauvera et transfigurera.

Un personnage qui est le héros du dernier opéra écrit, composé et créé (oui, il faisait tout lui-même) par Wagner en 1882, un an avant sa mort. Une œuvre d’accomplissement ultime.

Une œuvre qui a inspiré tant et tant de metteurs en scène, multipliant les points de vue originaux (ou parfois prétendus tels). Mes lecteurs spectateurs assidus à La Monnaie se souviendront de la vision inattendue, radicale et pertinente de Romeo Castellucci, qui fit l’événement en 2011.

A l’Opéra des Flandres, Suzanne Kennedy et Markus Selg nous plongent à la fois dans un univers hypnotique fascinant et au cœur d’une lente cérémonie rituelle.

Le Vaisseau fantôme à la Philharmonie du Luxembourg

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Version de concert du "Vaisseau fantôme"  avait été donnée à la Philharmonie du Luxembourg sous la direction du jeune chef finlandais Tarmo Peltokoski. Le moins que l'on puisse dire est que cette production était contrastée.

D'abord chez les solistes : le Daland du baryton-basse allemand Albert Dohmen n’offrait pas le timbre adéquat, et surtout il rendait des notes graves trop caverneuses pour saisir l’auditeur. Et s'il jouait convenablement son rôle, prenant son timbre en main au fur et à mesure du drame, il manquait de couleurs vocales et donc de chair pour son rôle, ce qui handicapait jusque dans ses duos.

Le baryton américain Brian Mulligan en Hollandais manquait, quant à lui, de profondeur et d’incarnation pour donner à son chant le caractère spectral faisant appartenir le capitaine maudit autant au monde des morts qu'à celui des vivants. Son timbre trop blanc, trop sec, presque objectif ne faisait pas trembler l’auditeur. Il ne suscitait donc aucune émotion particulière dans son aria "Die Frist ist um,… und abermals verstrichen», laquelle s’achève pourtant sur un appel au néant afin de finir son errance.

Leurs duos sonnaient très confus, peu audibles et quasi brouillons à chaque fois.  La Santa de la soprano suisse Gabriela Scherer manquait de souffle dans ses aigus, notes dont son rôle est richement pourvu afin d’indiquer sa folle aspiration à la mort. Elle ne parvenait pas non plus à emporter lorsqu'elle chantait la ballade de Senta " Johohohe! Johohohe! Johohohe! Johohe!", en la prenant de façon froide, extérieure et quasi sans passion. Cette conception blanche du chant handicapait durant tout l'opéra, y compris dans ses duos.

Le trio entre Daland, le Hollandais et Senta en était également peu clair, difficilement audible et très confus. Les qualités des solistes étaient ainsi dans les rôles secondaires, voire tertiaires. 

Babi-Yar, nouveau jalon des symphonies de Chostakovitch par John Storgårds 

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Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 13 en si bémol mineur op. 113 ‘Babi Yar’. Arvo Pärt (°1935) : De profundis, pour voix d’hommes et orchestre de chambre. Albert Dohmen, baryton-basse ; Estonian National Male Choir ; BBC Philharmonic, direction John Storgårds. 2023. Notice en allemand, en anglais et en français. Textes des poèmes en traduction anglaise. 69’ 31’’. Chandos CHSA 5335.

Bayreuth 2022 : des dieux en dépôt de bilan 

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Richard Wagner (1813-1883) : Götterdämmerung. Avec : Clay Hilley, Siegfried ;  Iréne Theorin, Brünnhilde ; Michael Kupfer-Radecky, Gunther ; Olafur Sigurdarson, Alberich ; Albert Dohmen, Hagen ; Elisabeth Teige, Gutrune ; Christa Mayer, Waltraute ; Okka von der Damerau, Première Norne ; Stéphanie Müther, Deuxième Norne ; Kelly God, Troisième Norne ; Lea-ann Dunbar, Woglinde ; Stephanie Houtzeel, Wellgunde ; Katie Stevenson, Floßhilde ; Igor Schwab, Grane. Chœur du Festival de Bayreuth (Chef de chœur : Eberhard Friedrich), Orchestre du Festival de Bayreuth, direction : Cornelius Meister.  Mise en scène : Valentin Schwarz. Décors : Andrea Cozzi. Costumes : Andy Besuch. Lumières : Reinhard Traub. Vidéo : Luis August Krawen. Dramaturgie : Konrad Kuhn. 2022. Menu en anglais. Sous-titres en : allemand, anglais, français et espagnol.  Durée : 274 mn. Bonus 54mn.  Toutes régions. DGG 00440 073 6404.