Mots-clé : María Dueñas

Champagne avant l’heure à Radio France, avec Manfred Honeck, l’ONF et Johann Strauss (et une flamboyante María Dueñas)

par

L’Orchestre National de France nous convie à un programme tourné vers Vienne, et qui fleure bon le Nouvel An, sous la direction d’un grand amateur de cette musique festive, le chef d'orchestre autrichien Manfred Honeck. Sans doute son expérience d’altiste au sein des meilleurs orchestres de Vienne lui a-t-elle donné le goût de ces valses et autres danses dont les Viennois raffolent. Ce qu’il faut signaler, c’est qu’il n’existe probablement pas de meilleur pupitre pour toucher au plus près la sève de cette musique, légère sans doute mais aussi d’un extrême raffinement, que celui des altos. Certes, ce qu’ils jouent est, le plus souvent, désespérant de répétition, mais ce sont, justement, les battements du cœur de toutes ces danses viennoises. Et les Viennois les jouent comme personne, avec, pour les valses, une façon d’anticiper le deuxième temps et de retarder le troisième qui leur est caractéristique.

Pour se mettre dans l’ambiance, l’ouverture Cavalerie légère de Franz von Suppé. Entendons-nous bien : l’adjectif « légère » est lié à « cavalerie », dans une expression militaire officielle. En revanche, il est difficile de dire que c’est une musique qui brille, précisément, par sa légèreté. Mais elle tire sa force de l’irrépressible énergie qu’elle procure, sur scène comme dans la salle. La verve du chef d'orchestre, la puissance des cuivres, les solos des bois, le legato des cordes : tout est en place pour la suite !

Cristian Măcelaru dynamise l'OPMC

par

Cristian Măcelaru est de retour au pupitre de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo pour ce second concert de la série estivale des Concerts au Palais princier. Il est accompagné par la jeune violoniste María Dueñas, l’un des noms qui s’impose dans le le milieu, portée par son contrat avec   Deutsche Grammophon. 

On remarque d’emblée des qualités indéniables : fraîcheur et tempérament juvéniles, sensation naturelle et intacte, maîtrise technique de l'instrument, son noble et personnel, joie de jouer tout en sourire... Est-ce suffisant pour conquérir l'auditoire ? Le Concerto pour violon n°1  de Max Bruch est une des œuvres favorites du public.  María Dueñas  semble avoir des difficultés malgré son sourire craquant. Il fait très chaud et humide, l'archet ne tient pas la route et de nombreux passages sont troubles. 

Cristian Măcelaru  soutient la jeune soliste dans un tempo détaillé et avec une dynamique soigneusement contrôlée, mais le résultat est décevant. Le dernier mouvement "presto stretta" majestueux et virtuose qui devrait terminer en feu d'artifice est plat. L'applaudimètre ne répond que modérément.  María Dueñas  dépose son bouquet à l'arrière de la scène et les applaudissements s'arrêtent. On est privé du bis virtuose qui aurait pu rattraper la performance.