Mots-clé : Véronique Vella

Une re-création, une récréation, une distanciation brechtienne et quelques points de vue hélas toujours pertinents

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Le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence fête son 75e anniversaire, voilà qui manifeste une magnifique pérennité faite de créations dont beaucoup n’ont pas été oubliées. Cet anniversaire, il en inaugure les festivités de façon originale.

Une re-création !

Au programme, L’Opéra de quat’sous de Brecht-Weill ! Et non pas le Die Dreigroschenoper, la version allemande originellement créée à Berlin en 1928 et que nous aurions vécue avec des surtritres. L’œuvre a été retraduite par Alexandre Pateau, avec des mots, des expressions, des registres de langage d’aujourd’hui. Sans sollicitation, en toute fidélité aux propos originaux. Ce texte nous atteint donc directement.

Mais surtout, ceux qui interprètent cette partition chantée-parlée, ne sont pas des chanteurs qui jouent (et l’on sait combien le plus souvent leur diction est apprêtée), mais bien des comédiens qui ont appris à chanter. Et quels comédiens puisqu’il s’agit de ceux de la Comédie-Française. Sans rien perdre de la précision et de l’énergie de leur jeu, ils ont accompli un travail remarquable. Certains d’entre eux sont époustouflants de vérité vocale. Ils dansent aussi (chorégraphie de Johanna Lemke).