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Au festival Ex-Tempore de Leipzig

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Le 9ème Festival d’improvisation de musique ancienne Ex-Tempore s’est tenu à Leipzig du 2 au 5 octobre 2025. Il conviait le public à quatre concerts très variés, trois journées complètes de masterclasses /ateliers avec 11 professeurs ainsi que deux soirées de Jam Session « après concert » ouvertes à tous dont la première était dansée. 

Venise 1625 était le titre du concert d’ouverture du jeudi 2 octobre dans la Alte Börse de Leipzig. L’ensemble all’improvviso et la soprano Viola Blache nous ont offert des interprétations uniques d’œuvres de Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli, Alessandro Grandi et Heinrich Schütz — des versions qu’on n’entendra qu’une seule fois, car elles étaient magnifiquement improvisées.

Jamais je n’avais ressenti avec autant d’évidence le lien rhétorique entre la musique et le texte dans ce répertoire italien du début baroque. Ce soir-là, il s’est déployé avec une force et une justesse saisissantes.

Le premier air, Quel sguardo sdegnosetto de Monteverdi, basé sur une chaconne, a été interprété avec une originalité remarquable. Là où les trois strophes sont habituellement enchaînées, nous avons eu droit à de véritables improvisations instrumentales insérées entre elles, chacune construite sur la chaconne, venant souligner et approfondir le jeu amoureux exprimé par le texte. Un rendu d’une grande finesse.

La soprano Viola Blache manie sa voix et ses diminutions avec la même agilité que les dessus instrumentaux. Sa parfaite maîtrise de l’interprétation historique lui permet d’improviser des ornements nombreux, toujours expressifs, sans jamais les alourdir par un vibrato excessif — ce travers fréquent chez des voix trop puissantes ou trop tendues pour ce répertoire.

Dans Et è pur dunque vero de Monteverdi, les ritournelles — à la flûte comme au violon — prenaient une saveur toute particulière. Martin Erhardt excelle à la flûte à bec, à la fois comme interprète et improvisateur, tout comme Michael Spiecker au violon, Christoph Sommer au théorbe avec son jeu tout en écoute et en résonance, et bien sûr la très subtile violiste Miyoko Ito, elle aussi improvisatrice hors pair.

J.S. Bach et Telemann réunis par Lionel Meunier dans un programme autour de l’Ascension

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Himmelfahrt. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Himmelfahrtsoratorium BWV 11. Auf Christu Himmelfahrt allein BWV 128. Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Ich fahre auf zu meinem Vater TWV 1:825. Vox Luminis, Freiburger Barockorchester. Lionel Meunier. Viola Blache, Zsuzsi Tóth, soprano. Alexander Chance, William Shelton, altus. Raphael Höhn, ténor. Sebastian Myrus, Tobias Wicky, basse. Livret en français, anglais, allemand (paroles en allemand et traduction bilingue). Mai 2022. TT 64’48. Alpha 1032